2022 M03 18
Si à sa création, aux États-Unis en 1994, cette journée se contentait d’inciter à acheter des produits issus du recyclage plutôt que neufs, cet événement devenu mondial veut aujourd’hui nous faire prendre conscience de l'importance de la filière de revalorisation. En particulier sa capacité à supprimer la pollution plastique qui empoisonne les océans, mais aussi son apport dans la lutte contre le réchauffement climatique. Hé oui...
Derrière chaque achat, il y a une fabrication. Donc une consommation de matériaux et d’énergie (pour chauffer, mouler, préformer...) encore souvent carbonée. Nombre d’usines étant en Asie, pour des questions de coût de main d’œuvre, les produits sont ensuite rapatriés par navire carburant au fioul…
[#Déchets] ♻️
— ADEME (@ademe) October 13, 2021
23 millions de tonnes : c’est le poids de CO2 évité chaque année en France grâce au recyclage ! 🤯
Alors, ensemble, continuons d’adopter #Lesbonneshabitudes :
🔸 Réduire
🔸 Réutiliser
🔸 Recycler
👉 https://t.co/5QPR0mn46A pic.twitter.com/0aTrbWYYxP
Donc, si vous hésitiez encore : oui, acheter un smartphone reconditionné, un vêtement dans un friperie, ou un lave-linge remis en état est un vrai geste écolo facile à faire pour alléger la planète. Reste maintenant à s’intéresser à votre poubelle qui, elle aussi, pèse lourd dans la balance.
Planète plastique
Mains sur le buzzer : savez-vous combien l’homme déverse de plastique dans les océans chaque année ? Réponse : 10 millions de tonnes. Une étude de 2017 faisait remarquer que 20 % provenait du secteur maritime et de l’industrie de la pêche, ce qui laisse 80 % de déchets d’origine terrestre découlant directement de notre consommation. Des rejets qui descendent les fleuves pour se jeter dans les mers où ils se désagrègent en micro-plastiques…
Plus récemment, des chercheurs ont évalué que 9 déchets flottants sur 10 provenaient d’une dizaine de fleuves du globe seulement, pratiquement tous situés en Asie du Sud : Yantsé Kiang, Indus et Huang Hé, suivis par le Mekong, le Gange… En tout, un millier de cours d’eau, affluents et confluents de ces fleuves, participent à cette sale besogne.
🌊 "Ici commence la mer, ne rien jeter" 🚯
— Eau de Paris 🚰 (@eaudeparis) February 14, 2020
Sur les trottoirs de l’Île de la Cité et de l’Île Saint Louis, ainsi que sur les quais hauts rive droite, ouvrez l’œil : vous verrez les premiers médaillons de sensibilisation afin de ne rien jeter dans les bouches d’égout. pic.twitter.com/u1D8Xzm2Ws
Normal, direz-vous : c’est géographiquement la région la plus peuplée de la Terre. Sauf que là où Europe et Amérique collectent (voire recyclent) les emballages et déchets plastiques, une majorité de pays d’Asie et d’Afrique se contente encore de les entreposer en décharges, au risque que le vent ou les précipitations les emmènent vers les cours d’eau. Ajoutez qu’en plus de leurs détritus, ces pays traitent en partie NOS déchets.
En 2019, les Français ont exporté 385 000 tonnes de résidus de plastique pour sous-traiter leur recyclage. La Chine a depuis fait savoir qu’elle refuserait ces déchets, mais pas le Vietnam, Java, la Thaïlande… Pourtant, dans cette marée grise, tout n’est pas perdu. Un espoir surnage : le tri sélectrif.
Tri thérapie
Dans une étude publiée en 2020, des chercheurs ont considéré que nous avions déjà tous les outils pour réduire de 80 % la masse de déchets plastiques qui pollue les océans d’ici 2040. A trois conditions, précise le Dr Winnie Lau qui signe le rapport : réduire la production de plastique ; améliorer ce dernier pour qu’il soit mieux recyclable ; et enfin, systématiser les méthodes de tri et de collecte.
Depuis 2016, la France a passé la seconde. En voulant atteindre le zéro plastique en 2040, elle a contraint les entreprises à « 5 flux » de tri (papier et carton, métal, plastique, verre et enfin bois) et a permis aux particuliers de jeter tous les emballages dans la poubelle jaune sans distinction. A charge des collectivités locales d’opérer un recyclage à partir de ce tri, mais c’était une nécessité : seulement 10 % des emballages que nous utilisons chacun termine sa vie dans le bac de tri (source Citeo). Le reste est brûlé avec les bio-déchets.
Back dans les bacs (jaunes)
Alors, aujourd’hui, que pouvons nous faire ? D’abord, vous pouvez privilégier le vrac et autres achats sans emballage. Ensuite, avant tout achat, considérez des produits équivalents issu du recyclage pour limiter le gaspillage énergétique. Les vieux équipements électroniques (appelées D3E ou DEEE) aussi posent problème.
Le #CyberWorldCleanUpDay est une journée de sensibilisation à l’empreinte environnementale du #numérique par l’action. Le #CyberWCUD 2022 c'est le 19 mars mais aussi toute cette semaine !
— Education Digitale (@educationdigi) March 15, 2022
3...2...1... nettoyez🧹🖥️https://t.co/LIL1aGbfaa
Pour rappel, vous payez une éco-taxe sur chaque appareil acheté qui sert justement à financer des acteurs spécialisés qui collectent et recyclent ces appareils ; Ecosystem et Ecologic sont les plus connus mais la FEDEREC en réunit d’autres. Saviez-vous par exemple qu’il est possible de recycler sa montre chez Eco-Tempo, des brosses à dent chez TerraCycle ou des sextoys au Passage du Désir ?
Enfin, le Cyber World Clean'Up Day (qui suit la journée du recyclage) est l’occasion d’en apprendre plus à ce sujet et, pourquoi pas, vous mettre à recycler aussi vos données numériques… Une façon concrète d’améliorer la durée de vie de vos ordinateurs. Ne baissez pas les bras, car chaque Français produit 580 kilos par an de détritus, en moyenne. On ne peut donc que s’améliorer.