Ecologie : quel chauffage choisir pour ne pas brûler la planète ?

Limiter les émissions de carbone, ne pas rejeter de particules et carburer aux énergies renouvelable, c’est faisable. Mais il va falloir choisir votre priorité à moins de vider vos comptes en banque. Top 3 des installations les plus écolos.
  • Le chauffage, c’est deux tiers de votre consommation d’énergie. Clairement, ce n'est pas rien. Si vous carburez à l’énergie fossile, cela pèsera rapidement lourd dans la balance environnementale. Sauf qu’il serait insuffisant de regarder le CO2 de votre installation ; il faut encore considérer sa consommation et les particules relâchées dans l’atmosphère... Ne vous découragez pas, on a fait le tour pour vous, point par point, pour vous aider à faire votre choix sans vous ruiner.

    Le moins cher : le radiateur électrique. Surprenant, mais le bon vieux convecteur électrique de nos maisons a l’avantage d’absolument pas émettre de CO2. Bien sûr, en terme de confort, un « grille-pain » ne satisfera pas autant qu’un radiateur à inertie, mais tous deux sont bons pour la planète et ne rejettent aucune particule.

    Tout va se jouer côté production : même si votre électricité provient majoritairement d’une centrale nucléaire (là encore, zéro CO2), notre réseau comble avec des énergies fossiles (plutôt gaz que charbon) en périodes de pics : soirée, week-end, épisode de pluie ou neige… Ainsi en 2020, notre production énergétique provenait pour 23 % de sources renouvelables mais encore de 10,25 % de fossiles (alors que ce n’était que 8,6 % en 2019). Bilan du cabinet Carbone4 : selon l’appareil, un chauffage électrique génère entre 79 et 150 gCO2e/kWh (grammes d’équivalent CO2 par kilowattheure), un chiffre très compétitif écologiquement face aux 205 gCO2e/kWh des chaudières à gaz et 324 gCO2e/kWh du fioul.

    Le plus naturel : le chauffage au bois. Les arbres, plus il y en a dans nos forêts, mieux c’est. La France ne coupe que la moitié des arbres que l’agroforesterie plante chaque année selon l’ADEME. Choisir le bois, c’est donc agir pour le climat puisque les arbres agissent en puits de carbone. Mais pour le chauffage cela vaut quoi ?

    Prisé parce que pas cher, bûches ou granulés brillent aussi côté gaz à effet de serre : une chaudière à bois n’émet qu’une trentaine de grammes de CO2 par kWh. Moins qu’un radiateur donc. Le soucis, c’est qu’il dégage des particules fines très dangereuses pour la santé. Un danger surtout vrai en ville, compte tenu de la densité de population.

    On l’a oublié mais en 2014, Ségolène Royal, alors ministre de l’Ecologie, faisait interdire les feux de cheminée en île-de-France. Un arrêté rapidement été abrogé mais nombre d’études lui donnèrent raison, car le feu de bois dégage énormément de particules fines PM2,5 dans l’atmosphère : la DRIEE estimait qu’une cheminée allumée une demi-journée rejette « autant de particules qu'un véhicule diesel âgé de huit ans ayant roulé plusieurs milliers de kilomètres ». Un risque que les utilisateurs peuvent toutefois réduire en faisant nettoyer leur conduit une à deux fois par an, par un ramoneur.

    Le chauffage parfait : la pompe à chaleur Cette installation aspire l’air extérieur, s’en sert pour réchauffer un fluide qui s’évapore et redistribue la chaleur générée vers un circuit intérieur dont profite votre maison. Une version géothermique existe, exploitant la chaleur souterraine. Toutes deux ne rejettent pas de CO2 dans l’atmosphère, ni particules polluantes, et consomment en moyenne 4 fois moins d’électricité qu’un chauffage électrique.

    Le défaut ? L’installation est coûteuse : prévoyez 10 000 euros pour l’aérothermique et 15 000 pour la géothermique. Egalement, si elle fonctionne même en hiver (où l’air extérieur est pourtant froid), la pompe à chaleur aérothermiques devient inefficace sous -10°. A éviter si vous vivez en montagne donc.

    Et le solaire dans tout ça ? On installe des capteurs solaires  sur le toit, à ne pas confondre avec les panneaux photovoltaïques, qui vont capter le rayonnement et diffuser l’énergie dans un réseau de conduites jusqu’aux radiateurs. Ni particule, ni CO2 et aucune énergie fossile comme combustible, ce système 100 % clean ne va cependant pas suffire. L’ADEME estime que le solaire ne peut couvrir que 40 à 60% des besoins de chauffage d’un logement, selon l’exposition et l’ensoleillement de votre logement. Astuce : s’en servir en complément pour chauffer l’eau.

    En conclusion rappelons que, d’un point de vue physique, tout pollue ; il faudra juste choisir ce que va rejetter votre installation pour dégager l’énergie calorifique. Et vous astreindre à réduire autant votre consommation que ces rejets.