2021, l'année de l'écoféminisme ?

Les femmes et la planète, le féminisme et l'écologie, autrement dit, deux luttes, deux voix qui, en 2021, prennent tout leur sens. Cet écoféminisme est notamment porté par le collectif les Engraineuses, qui réunit en un seul terme deux combats. Portrait.

Féminisme et écologie : la même graine

En 2018, le collectif Les Engraineuses est né d'une volonté d'associer un engagement envers la Nature et la défense des droits des femmes. Pourquoi ces deux causes ? Car "en regardant les choses de plus près, il est intéressant de constater que le système d'oppression patriarcal opère de la même façon sur les femmes que sur la planète. C'est le même mécanisme qui revient à chaque fois", nous explique Solene Ducretot à l'origine du projet. En résumé, l'écoféminisme alors très peu présent en France, voit le jour, sème ses graines à travers les initiatives de ces femmes prêtes à joindre leur engagement pour la planète à leur fibre féministe. En plus de leur réflexion, ce sont par leurs actions que les Engraineuses ont commencé à faire pousser leurs idées. 

Après la pluie, le premier festival écoféministe de France 

Accompagnée d'Alice Jehan, cofondatrice des Engraineuses, Solene ne pouvait imaginer l'écoféminisme sans le partage et la communication de leurs idées. Et si d'autres personnes, hommes et femmes, pouvaient entendre et faire le lien direct entre nature et féminisme ? Leur première édition du festival "Après la pluie" en 2019 a réuni plus de 1600 personnes, confirmant la nécessité de leurs actions. Et la logique de leur pensée. "Pour faire simple, imaginez une pelote de fil toute emmêlée. L'écoféminisme va venir tirer le fil pour en défaire tous les noeuds. Nous commençons par agir sur les inégalités entre les femmes et les hommes et les problèmes environnementaux, puis en continuant de tirer le fil nous allons nous intéresser aussi aux problèmes liés au capitalisme, au racisme, à l'homophobie, aux inégalités de classes, etc.", explique Solene. 

Les hommes sont-ils exclus ? Pas du tout. Ce qui paraît fondamental dans ce combat mené par les Engraineuses, c'est l'universalité de leur pensée. En combinant défense de la terre et lutte pour les droits de femmes, c'est l'Humain et la Nature qui sont visés, comme le confirme la cofondatrice : "L'écoféminisme est un mouvement d'inclusion, qui vise à rassembler plutôt qu'à diviser. Les hommes sont donc évidemment les bienvenus. Nous sommes persuadées que si la planète et la société vont mal, c'est entre autre parce que la place des femmes a été trop longtemps oubliée dans toutes les décisions liées aux rapports à la terre et aux humains. Il ne s'agit donc pas de répéter la même erreur. Nous avons bien besoin de tout le monde : femmes, hommes, non binaires, trans, etc, pour construire un avenir meilleur".

« L'interdépendance de ces deux combats peut se résumer par une métaphore très simple : à quoi bon tenter de se partager équitablement l'espace d'une maison qui s'écroule ? »

Et le monde de demain ? 

Le mot de la fin ? Il est pour Solène : "l'avenir de l'écoféminisme reste à imaginer. Au travers des Engraineuses, je contribue à en dessiner les contours, mais il reste encore tant à faire ! En plus d'être un mouvement, c'est une vraie manière de repenser le monde qui peut être adoptée et adaptée à toutes les échelles, de manière individuelle ou collective, en tant qu'étudiant.e, entrepreneur.e, dans un rôle de parent ou militant.e, dans les entreprises, la politique ou même la finance". 

Alors que toutes les questions sont encore posées en matière de féminisme et d'écologie, pourquoi ne pas se décider à mener un combat commun ? Pas de femme à terre, mais une terre pour les femmes. 

Vous pouvez suivre les Engraineuses sur Instagram.
Le livre "Après la pluie. Horizons Écoféministes" est disponible par ici

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