Le lynx est (enfin) de retour !

Après dix ans de rumeurs, l'Office Français de la Biodiversité confirme enfin le retour du lynx chez nous. Et c’est une excellente nouvelle car ce gros matou sauvage de 30 kg était le dernier grand félin du territoire français.
  • Il aura fallu attendre les résultats d’analyses minutieuses pour que l’Office Français de la Biodiversité (OFB) confirme la présence du lynx à l’ouest de la Saône (Saône-et-Loire). Plusieurs photos et vidéos prises dans ce département attestent de la présence d’un lynx boréal (ou lynx d’Europe). D’ailleurs, c’est le quatrième gros matou observé dans le coin depuis l’année dernière. Des animaux qui sont probablement issus de la population jurassienne à la recherche d’un nouveau territoire à occuper. Avec une préférence caractéristique pour les massifs forestier avec abondance de chevreuils et de petites proies.

    D’autres individus ont déjà été observés dans la Bresse, plus à l’est, mais c’est la première fois que la présence de cette espèce est confirmée dans le département de la Saône-et-Loire. D’ailleurs, c’est pour mieux connaître leur comportement qu’un dispositif de pièges-photographiques est piloté par l’OFB, en partenariat avec l’Office National des Forêts, la Fédération Départementale des Chasseurs et plusieurs associations naturalistes. Alors comment identifier un animal plutôt nocturne et très discret ? Pas simple car il faut observer et compter, une à une, les tâches de son pelage. Plus compliqué : l’idéal est d’avoir des clichés des deux flancs de l’animal pour une meilleure analyse.

    L’observation du lynx est une mission d’intérêt public, tout comme celle du loup et de l’ours qui a été confiée par le ministère de l’Écologie à l’OFB. Une mission indépendante des décisions de gestion de l’espèce et de ses impacts sur les activités humaines. Le but : produire un état des lieux de terrain solide afin d’éclairer les décisions à prendre en matière de conservation et de gestion de l’espèce. Ces observations passe par l’étude de signes comme les traces de pattes, les carcasses de proies, les excréments, la présence de poils, ...). Un examen technique précis est ensuite nécessaire : forme et taille de l’empreinte, mesure de la longueur du pas, analyse du poil, etc.

    L’été dernier, la préfecture de la région Grand-Est avait attendu plus de trois mois avant d’annoncer la découverte d’une portée de lynx boréals dans les Vosges, où l'animal a disparu depuis le XVIIe siècle, victime de la destruction de son habitat. Une prudence de mise depuis une dizaine d’année et due à la situation encore très fragile de cette espèce. Malgré ces naissances, qui laissent espérer une stabilisation de la population après des décennies de recul, l’avenir du lynx n’est toujours pas assuré pour l'instant.

    On compte environ 180 lynx boréals en France, dont 80 % se situent dans l’est et plus précisément dans le massif jurassien. Cette espèce se nourrit essentiellement de chevreuils et de chamois, plus rarement de moutons. Le mode de chasse du lynx ne ressemble pas vraiment à celui du loup. Lors d’une attaque sur un troupeau, le lynx ne prélève en général qu’un animal, c’est-à-dire ce dont il a besoin pour se nourrir. Les autorités rappellent que le lynx est une espèce protégée dont la chasse est totalement interdite. D’ailleurs, le préfet de Saône-et-Loire invite toute personne ayant observé un lynx dans le département à en informer le service départemental de l’OFB au 06.20.78.94.77 ou sur son site internet. Et pour savoir s’il s’agit bien d’un lynx, vous pouvez aussi consulter la plaquette du réseau Loup Lynx.

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