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Le 6 décembre 2022, la Ville de Marseille accueillait la 5e édition de La Méditerranée du futur. Ce rendez-vous mondial « de l'adaptation au réchauffement climatique » est l'occasion de discuter des défis auxquels la région est confrontée. Car qu'on se le dise : le bassin méditerranéen souffre déjà du réchauffement climatique et des activités humaines.
Une des zones les plus menacées par le réchauffement climatique
Dans son rapport paru le 9 août 2022, le GIEC estime que le changement climatique en Méditerranée sera l’un des plus radicaux au monde. Un fait « établi avec un haut niveau de certitude » car la zone connaît déjà de nombreux changements : vagues de chaleur, de froid, épisodes d'inondations et de pluies extrêmes suivis d'épisodes de sécheresse et de feux… Des phénomènes qui s'intensifient en France, en Grèce, en Italie et sur tout le pourtour méditerranéen.
Au début de l'été 2022, la température moyenne de ses eaux, en France, était plus élevée de 5 ° C par rapport aux précédentes saisons. Des eaux plus chaudes qui plaisent aux vacanciers de toute l'Europe, mais attirent de nouvelles espèces de poissons, comme... le barracuda. Sur le long terme, les scientifiques s'inquiètent que ces migrations causées par le réchauffement climatique soient néfastes pour les écosystèmes naturels existants. Or la Méditerranée abrite quelque 9 % de la biodiversité mondiale, dont environ 25 % d'espèces endémiques.
Les barracudas observés sur les côtes françaises de la Méditerranée sont originaires de la Mer Rouge, entre l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient.
Une Méditerranée exemplaire d'ici à 2030 ?
En 2019 déjà, près de 85 % de la mer Méditerranée française étaient classé, avec 77 aires marines protégées. Au One Planet Summit de 2021, une coalition a vu le jour « pour une Méditerranée exemplaire en 2030 ». Un plan d'action a ainsi été pensé par la France, Monaco et l’Espagne. Il s'articule autour de 4 axes :
1) Préservation de la biodiversité marine
2) Réduction des impacts de la pêche
3) Lutte contre la pollution marine (en particulier plastique)
4) Durabilité du transport maritime.
Une volonté de préserver la mer Méditerranée qui s'est confirmée lors du One Ocean Summit 2022, avec notamment une demi-journée d'atelier technique organisée par la Communauté de la Protection de la Biodiversité en Méditerranée. Et ce n'est pas tout ! Le 15 décembre dernier, le 79e Comité de protection du milieu marin de l’Organisation Maritime Internationale (OMI) a pris deux décisions importantes :
1) La création d’une zone de contrôle des émissions d’oxydes de soufre et de particules (zone SECA) couvrant l’ensemble de la mer Méditerranée
2) La désignation d'une zone maritime particulièrement vulnérable (ZMPV) en mer Méditerranée Nord-Occidentale.
Indépendamment des gouvernements, les associations sont nombreuses à vouloir préserver ce patrimoine naturel exceptionnel. Sauver la Méditerranée, le WWF ou encore SOS Grand Bleu agissent au quotidien pour que la mer Méditerranée garde, demain et pour encore longtemps, les sublimes visages qu'on lui connaît. Croisons les doigts, et agissons pour le grand bleu.