Cette technologie qui boost les semences agricoles

Bientôt il faudra nourrir 8 milliards d’individus sur la planète ! De l’importance d’avoir une agriculture performante avec une production optimisée. Seed-in-Tech, une jeune entreprise innovante française développe une technologie inédite d’amélioration de la qualité des semences agricoles sans manipulation génétique ni utilisation de produits phytopharmaceutiques ou autres trucs pas écolo.
  • Le saviez-vous ? Le kilo de semences de tomates hybrides dépasse les 60 000€. Vous avez bien lu : c’est beaucoup plus cher que le plus cher des caviars. Pourquoi ? Parce que c’est capital. Pas de semence, pas de tomates donc rien dans l’assiette ! Alors pour obtenir des graines au top de leur forme, Seed-in-Tech a mis au point une technologie de stimulation biologique. Un boost naturel, en somme !

    La semence agricole, un embryon à chouchouter

    Basiquement, la graine est un embryon de plante, entouré de tissus nourriciers, le tout recouvert d’une enveloppe protectrice. « Le but du procédé c’est de venir réveiller l’embryon pour le stimuler. Quand la graine sera plantée, ça va mieux germer et plus rapidement. Elle va être plus forte pour résister aux contraintes environnementales » explique Frédéric Chauffour, le co-fondateur de Seed-in-Tech. Objectif : favoriser un meilleur départ des cultures, améliorer leur résilience face aux contraintes environnementales et participer à une agriculture plus durable.

    « C’est un peu comme un vaccin, on va lui faire subir un traitement pour l’encourager à s’endurcir »

    Pour arriver à ses fins, la jeune entreprise innovante -elle préfère ce terme à celui de startup- agit sur les 4 paramètres dont la semence a besoin pour germer : l’eau, la température, la lumière et l’oxygène. « L’idée est de la mettre dans des conditions particulières soit favorables soit légèrement défavorables pour la pousser à synthétiser des molécules qui vont lui permettre par la suite de se développer ou de tolérer certaines conditions pénalisantes. C’est un peu comme un vaccin, on va lui faire subir un traitement pour l’encourager à s’endurcir ». La technologie vise donc aussi très logiquement à renforcer les capacités des plantes à résister à certaines maladies. « On se concentre sur des pathogènes comme les champignons qui viennent bouffer les plantules en renforçant les mécanismes de défense naturelle pour réduire l’utilisation de produits phytopharmaceutiques » poursuit le CEO et docteur en biologie végétale. Dernier atout de la techno : elle améliore la durée de conservation des semences. Et ça, les semenciers -ceux qui vendent les semences aux agriculteurs, hein- adorent. « Les semences traitées par des procédés classiques se converse moins de 6 mois pour certaines variétés. Une logistique compliquée à gérer pour le semencier. Nos semences, elles, se conservent jusqu’à 18 mois après traitement » De quoi convaincre, les plus sceptiques, non ?

    Les semences potagères, des semences à forte valeur ajoutée

    Mais attention, c’est du boulot sur-mesure. Chaque variété de plantes a ses spécificités et profite donc d’un traitement personnalisé. Seed-in-Tech travaille sur 10 espèces différentes, surtout potagères :  tomate, laitue, oignon, poireau, persil, carotte, panais, « là où il y a de gros besoins en termes de semences optimisées. Il y a un intérêt de toute la filière, du sélectionneur et de l’entreprise semencière jusqu’aux maraîchers et aux pépiniéristes pour avoir des semences potagères boostées ». Aujourd’hui, la jeune entreprise innovante peut traiter de quelques centaines de grammes à quelques kilos de graines. A terme, elle entend traiter des lots qui dépassent la centaine de kilos et elle ne compte pas s’arrêter là. « Dans l’équipe, il y a une majorité de chercheurs alors on veut continuer à innover pour trouver des traitements qui soient à la fois performants, respectueux de l’environnement et de participer, à notre échelle, à la transition agroécologique ». La France, premier producteur européen de semences pèse 3Mds d’euros dans le secteur. Le marché des semences oscille entre 50 et 60 Mds d’euros au niveau mondial.

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