

Cultiver des salades sur Mars, c’est possible !
Matt Damon le fait dans le film « Seul sur Mars » et aujourd’hui la réalité a rattrapé la fiction. Depuis 2018 une startup française commercialise des « bulles » capables de produire tomates, radis et salades de façon autonome dans un environnement contrôlé. Alors, quel intérêt pour la planète ?
2022 M09 6
Cultiver des pommes de terre ou des tomates dans les sols inhospitaliers de la Lune ou de Mars sera l’un des grands défis de la colonisation spatiale. Pour cela, on pourrait transporter de la terre fertile sur ces planètes. Mais les coûts d’une telle opération seraient exorbitants. Par ailleurs, impossible pour les plantes de se développer dans ces atmosphères hostiles. La solution : des bulles ou biodômes autonomes de culture hors-sol recréant les conditions atmosphériques et climatiques de la terre. C’est le sujet d’étude de la startup Interstellar Lab depuis sa création en 2018.
« Nos serres permettent une culture hors-sol optimisée. Une fois en action ça tourne pendant des mois sans intervention humaine. »
La colonisation de Mars n’est pas pour demain, alors quel intérêt de commercialiser ces bulles aujourd’hui. La réponse de Barbara Belvisi, 37 ans, emlyon business school et à la tête de l’entreprise est claire : pour cultiver des plantes n’importe où, toute l’année. Mais aussi protéger la biodiversité en recréant des conditions idéales pour la vie de plantes menacées. Il y a donc un intérêt certain pour la planète. En effet, le biodôme permet de produire avec un haut rendement des végétaux contrôlés sur le plan nutritionnel dans un cadre plus respectueux de l’environnement. Avec une réduction de la consommation d’eau de 98% et des technologies de capture du carbone.

À l’heure actuelle, près de 70 serres ont déjà été commandées (200.000 euros pièce), principalement par des entreprises cosmétiques, pharmaceutiques ou des universités. Et cela avec un but d’études et de recherches sur la biodiversité. Mais parce que Barbara Belvisi a toujours la tête dans les étoiles, elle n’oublie pas son rêve d’emmener sa technologie dans l’espace et plus particulièrement sur la Lune. C’est la raison pour laquelle Interstellar Lab a intégré le programme Space Founders de l’ESA, du CNES et de DLR (l’agence spatiale allemande). Le but : travailler sur l’adaptation des dômes à des missions dans l’espace.
Interstellar Lab collabore également avec la NASA sur la mission Artemis. Ainsi, la société fait partie des rares entreprises à travailler avec le CNES et la NASA en même temps pour développer l’idée de permettre une agriculture optimisée dans des milieux extrêmes. En espérant que ce ne sera pas le cas de la terre dans le futur à cause du réchauffement climatique !