deux tigres sur une branche

En Inde, la protection des tigres favorise la lutte contre le changement climatique

Quel est le lien entre la protection des grands tigres et le climat ? Leur habitat naturel. En Inde, des chercheurs ont ainsi mis en évidence le lien entre la protection des félins et la lutte contre la déforestation, prouvant une fois encore que certaines espèces sauvages sont plus importantes qu’on ne le pense.
  • À la fin du 19ème siècle, près de 100 000 tigres peuplaient les forêts d'Asie. Aujourd'hui, il n’en reste que 3 890 spécimens. Les plus nombreux se trouvant en Inde. La chasse a longtemps été la principale cause de la disparition de ces grands félins. Mais à partir du 20ème siècle, la mise en culture de grandes surfaces de terres, la déforestation et la raréfaction de ses proies sauvages ont accentué le déclin des populations de tigre. 

    D’après le WWF, au cours des dix dernières années, près de 45% de l’habitat du tigre a ainsi disparu. Au total, il ne lui reste que 7% de son aire de répartition historique. Et cette pression continue de s’accentuer au fur et à mesure que les forêts tropicales indiennes sont sacrifiées pour devenir des terres agricoles et pour soutenir l’étalement urbain. 

    Pour contrer ce phénomène et protéger les tigres de l’extinction, l’autorité chargée de la conservation des tigres en Inde (NTCA) a donc désigné 52 réserves naturelles, tenues de réglementer l’exploitation forestière, de réduire la déforestation et de développer des moyens de subsistance alternatifs pour les communautés vivant à proximité de ces carnivores sauvages.

    Et grâce à ces réserves naturelles, des chercheurs se sont récemment rendus compte que la protection des tigres pouvait avoir des externalités positives sur le climat et la biodiversité. 

    un bébé tigre qui boit de l'eau

    La protection des tigres, un atout pour le climat

    Pour la biodiversité, la protection des tigres apporte un bénéfice extrêmement intéressant puisqu’elle permet, par ricochet, de protéger d’autres espèces. C’est ce qu’on appelle “l’effet parapluie”. « En les protégeant, on protège en même temps les forêts et l’extrême diversité de faune sauvage qu’elles abritent », précisait auprès de l’AFP Aakash Lamba, chercheur à l’Université de Singapour, et principal auteur de l’étude publiée dans Nature Ecology and Evolution. 

    Mais c’est surtout la préservation de la forêt qui a intéressé les scientifiques, pour le rôle que cela joue dans l’atteinte des objectifs climatiques. Ainsi, dans 45 des 52 réserves de préservation des tigres, les mesures prises contre la déforestation ont permis d’éviter la déforestation de près de 6 000 hectares de forêt, soit l’équivalent de 1 million de tonnes de CO2. 

    Des conclusions qui vont dans le sens d’une étude parue en mars dernier dans Nature Climate Change, démontrant que la protection ou la réintroduction de certaines espèces sauvages à travers le monde, comme les loups et les loutres, pourrait faciliter la préservation de la biodiversité et améliorer le potentiel de capture du CO2 par la végétation. 

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