2021 M09 16
Jamais nous n’avons produit et consommé autant de viande qu’aujourd’hui. En 2017, 323 millions de tonnes ont été produites dans le monde, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Chaque année, ce sont 65 milliards d’animaux qui sont tués (soit près de 2 000 animaux… par seconde) pour finir dans nos assiettes. Certes, il faut nourrir 6 milliards d’êtres humains chaque jour. Mais cette consommation de viande n’est pas anodine sur notre empreinte carbone.
Car l’élevage est l’un des principaux vecteur de pollution à travers le monde. D’abord en matière de consommation d’eau douce potable. Ensuite parce que les animaux d’élevage émettent du méthane via leurs pets et leurs rots. Or, le méthane est un gaz à effet de serre 25 fois plus puissant que le CO2 sur le réchauffement climatique. Ensuite, parce que l’ensemble de la supply-chain alimentaire entraîne de fortes émissions également. En particulier en transport. Ainsi, on estime qu’à l’échelle mondiale, en prenant en compte l’occupation des terres, l’élevage, la transformation de la viande, son transport et sa vente, il faut 60 kilos de CO2eq. pour 1 kilo de viande de boeuf.
Raison pour laquelle la plupart des experts sur le réchauffement climatique appellent à réduire drastiquement notre consommation de viande. Mais est-ce qu’on doit tous devenir végétarien pour autant ? Attention car ce n’est pas si simple. Notamment d’un point de vue santé.
Toutes les viandes ne se ressemblent pas
Pour réduire notre empreinte carbone, nous avons trois grands leviers à notre disposition. La première concerne les transports, puisque c’est le secteur qui émet le plus de CO2. Vient ensuite l’alimentation puis notre consommation d’énergie, en particulier le chauffage et l’électricité.
En ce qui concerne l’alimentation, réduire sa consommation de viande est en effet un levier très puissant pour moins polluer. Mais toutes les viandes ne se ressemblent pas. Le boeuf, l’agneau et le mouton sont les trois viandes qui ont le plus fort impact sur l’environnement. Très loin devant le porc et la volaille. Par exemple, la production d’un kilo de bœuf nécessite jusqu’à 13 500 litres d’eau contre environ 4 000 litres pour le porc et le poulet.
Ainsi, on estime que le boeuf, qui représente 22% de la viande consommée dans le monde, est en revanche responsable de 41% des émissions de CO2 dûes à l’élevage. Au contraire, la viande de porc est la plus consommée et ne représente que 9% des émissions du secteur.
S’il est donc essentiel de faire un choix sur notre consommation de viande. Le premier réflexe sera sans doute de s’orienter vers des viandes qui ont un impact réduit sur l’environnement. C’est-à-dire le porc et la volaille. Exit le bœuf, donc.
Une question sanitaire avant tout
La consommation de viande est essentielle d’un point de vue santé, en particulier parce qu’elle est source d’approvisionnement en protéines ou encore en fer. Or, par exemple, les carences en fer, notamment chez les enfants, sont sources de troubles : fatigue, risque accru d’infection, troubles neurologiques, troubles du comportement comme l’hyperactivité.
Évidemment, il y a des alternatives végétales qui existent. Mais elles ne garantissent pas le même taux d’assimilation du fer dans le corps humain. Par exemple, pour avoir les mêmes apports en fer que 100 grammes de boeuf, il faut manger 1 kilo de lentilles. Ne plus manger de viande est donc une bonne idée sur le plan environnemental, mais il est conseillé en parallèle d'effectuer un suivi médical régulier, avec des prises de sang afin de vérifier si des compléments alimentaires sont nécessaires.
Enfin, sur le plan environnemental, la provenance de la nourriture est parfois plus intéressante à regarder. Un blanc de poulet élevé en France sera toujours moins polluant que des amandes de Californie, des Kiwis de Nouvelle-Zélande ou que des mangues du Pakistan. Et puis, pour celles et ceux qui veulent tenter l'aventure, des alternatives existent : en particulier la viande végétale.
Après, ce qui est certain, c’est qu’une alimentation équilibrée qui fait la part belle aux fruits et légumes sera toujours préférable sur le plan sanitaire et écologique. Et ça, ça n'est plus à prouver.