Et si l'entraide était le meilleur moyen de gagner en pouvoir d'achat ?

Alors que le prix des carburants est au plus haut, les plateformes de covoiturage ont le vent en poupe. Ces dernières semaines, elles ont vu leur nombre d'utilisateurs exploser. La plateforme BlaBlaCar Daily, en charge des trajets domicile-travail, a gagné 500 000 nouveaux inscrits sur les six derniers mois. Même son de cloche du côté de Mobicoop ou de Klaxit, les deux autres leaders du marché. 

Rien d’incohérent dans tout cela puisque le fait de covoiturer permet aux conducteurs d’amortir leur plein d’essence et aux passagers d’éviter de prendre la voiture… et donc à tout le monde de faire des économies. Et c’est d’ailleurs ce qui est intéressant avec l’économie de l’entraide et de la mutualisation. 

Des initiatives en plein essor

D’ailleurs, depuis quelques années, les entreprises qui misent sur ce créneau ont le vent en poupe. On peut ainsi citer le succès de l’entreprise Cocolis, qui propose à des particuliers qui effectuent des trajets longs en voiture d’embarquer avec eux quelques colis à déposer sur le chemin ou à leur destination finale. Une manière de gagner un peu en pouvoir d’achat tout en évitant plusieurs livraisons qui séduit : ils sont désormais 400 000 particuliers à embarquer des colis de temps à autre lors de trajets en voiture. 

Une autre tendance similaire existe avec la livraison collaborative. Le principe réside là aussi sur la mutualisation des trajets du quotidien, mais cette-fois sur de petites distances. Vous pouvez ainsi effectuer des livraisons de courses ou de petits colis pour vos voisins. C’est notamment ce que propose la startup Shopopop et ses 300 000 “shopeurs” particuliers qui arrondissent leur fins de mois en livrant des voisins. 

Évidemment, pas question de tomber dans l’ubérisation et la précarité : le modèle de la mutualisation repose essentiellement sur l’entraide et le bon sens. Pour Mathieu, qui utilise la plateforme cocolis “le but n’est pas de gagner de l’argent, mais simplement d’amortir mes trajets. Faire en sorte qu’un aller/retour ne me coûte rien”. Même son de cloche pour Inès, qui effectue parfois des livraisons via Shopopop  : “c’est un peu d’argent de poche, et cela permet de se sentir utile vis-à-vis des autres”.

Un gain économique grâce au partage ? 

De nombreuses autres solutions existent sur ces sujets. Il y a par exemple des sites pour se prêter du matériel (une perceuse, un kärcher) lorsqu’on en a besoin ponctuellement plutôt que de les acheter (allovoisins, bricolib)

Ces innovations s’inscrivent dans la lignée de ce qui était historiquement connu avec le principe de la colocation : partager un appartement pour en réduire le prix. Il se développe aujourd’hui dans d’autres secteurs. C’est le cas, par exemple, de l’habitat partagé qui fait évoluer le principe de la colocation à quelque chose de plus mature convenant davantage aux seniors. 

Aujourd’hui, une chose est sûre : en période de crise, ces solutions basées sur l’entraide et la mutualisation fonctionnent extrêmement bien. Alors, pourquoi ne pas miser davantage là-dessus pour l’avenir ?