La méditation, un espoir scientifique pour lutter contre les maladies neurodégénératives

La méditation pourrait favoriser un meilleur vieillissement en régulant les capacités émotionnelles, selon les conclusions d’une étude réalisée sur des sexagénaires. Pratiquée régulièrement et sur le long terme, elle pourrait même rendre le cerveau plus résistant à la démence sénile.
  • Cette étude d'envergure a été menée par onze chercheurs de six pays européens différents et coordonnée par l’Inserm. Elle établit les bienfaits de la méditation dans le bien vieillir. En régulant le stress, la dépression et le sommeil, elle préserverait la santé cognitive des seniors voire elle les rendrait moins vulnérables aux maladies de type Alzheimer.

    Moins de stress pour un meilleur vieillissement 

    Selon Gael Chételat, directrice de recherche à l’Inserm et rédactrice principale de ces travaux publiés dans JAMA Neurology, au moins un tiers des maladies d’Alzheimer pourrait être évitées grâce à la méditation en pleine conscience. Elle s’est révélée être un outil bénéfique dans la gestion des aspects cognitifs et émotionnels liés au grand âge pour réduire le stress, l’anxiété et la dépression, rapporte le communiqué de presse de l'INSERM sur l’étude. Il est avéré scientifiquement que la pratique intensive de la méditation chez des sujets jeunes modifie le cerveau en activant plus fortement deux zones cérébrales spécifiques. Appelées cortex cingulaire antérieur (CCA) et insula, celles-ci souffrent d’une activité diminuée lors du vieillissement.  Alors de manière logique, les chercheurs ont émis l’hypothèse que faire méditer des sexagénaires pourrait bien entraîner des modifications de leur cerveau. 

    Méditer améliore l’humeur des seniors... Et pas que

    A Caen en Normandie où travaille Gael Chételat et son équipe, 137 participants de 65 ans sains d’esprit ont été invités soit à méditer, soit à apprendre l’anglais, soit à poursuivre leur train-train habituel pendant 18 mois. L’activité et le volume du CCA et de l’insula ont été mesurés, ainsi que trois caractéristiques comportementales telles que la capacité d’attention, la connaissance de soi et la régulation des émotions. "Ce sont trois capacités très importantes car elles sont fragilisées par le vieillissement, et renforcées par la méditation", a spécifié la chercheuse sur le site de Sciences&avenir. Au bout de 18 mois, les méditants ont montré de meilleures capacités d’attention, de régulation de leur humeur et de leurs états émotionnels.

    Un suivi de 4 ans pour analyser les effets à long terme

    A contrario, le volume du CCA et de l’insula restaient identiques à ceux des groupes qui apprenaient l’anglais ou qui continuaient de glander. “Le fait qu’aucune différence anatomique n’ait été observée entre ces deux groupes pourrait indiquer que, si la méditation peut modifier le volume de cerveaux plus jeunes et plus plastiques, 18 mois d’entraînement à la méditation ne sont pas suffisants pour modifier les effets du vieillissement" analyse Gaël Chételat. Toutefois, Antoine Lutz, le responsable de l’axe Méditation de l’étude se félicite des résultats : "La pratique de la méditation montre ici son réel bénéfice sur la santé mentale des personnes âgées". L'équipe française a mis en place un suivi de quatre ans, pour analyser les éventuels effets à long terme de l'étude.
    Alors, en attendant la pilule miracle contre la maladie d’Alzheimer ou les résultats de cette étude au long cours, méditez ! Cela ne peut vous faire que du bien.

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