militante climat

La plus grande action en justice contre l'inaction climatique a lieu en France

L'initiative est portée par 6 jeunes portugais qui ont décidé de porter plainte contre pas moins de 32 pays européens pour inaction climatique. Il s’agit de la plus grande action en justice climatique dans le monde.
  • C’est une affaire à la David contre Goliath qui se joue actuellement. Dans le rôle de David, six jeunes Portugais, dont 3 frères et sœurs, tous âgés de 11 à 24 ans. Dans le camp d’en face, on retrouve les gouvernements de 32 pays européens. L’enjeu : un procès pour inaction climatique. L'audience a débuté le 27 septembre, à Strasbourg, devant 17 juges de la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH). 

    C’est la première fois dans l’histoire de cette institution que 32 pays sont ainsi mis en accusation dans une même procédure. "Cette affaire est sans précédent par son ampleur et ses conséquences. Jamais auparavant autant de pays n'avaient eu à se défendre devant un tribunal, où que ce soit dans le monde" a déclaré Gearóid Ó Cuinn, du Global Legal Action Network (GLAN), qui soutient les plaignants.

    Cour européenne des droits de l'homme à Strasbourg

    Des jeunes marqués par les évènements climatiques extrêmes

    Après les derniers incendies de ces dernières années en France, au Portugal, mais aussi en Grèce, en Espagne ou encore en Croatie et en Italie, les 6 jeunes portugais estiment que les politiques des pays européens pour lutter contre le réchauffement climatique sont inadéquates et en violation de leurs obligations en matière de droits de l'homme. 

    Profondément marqués par les événements climatiques extrêmes, ils souhaitent faire avancer les choses. Ils fondent notamment leur action sur l’article 2 de la Convention européenne des droits de l’Homme qui consacre le droit à la vie. Ils s’appuient également sur l’Accord de Paris sur le climat de 2015 dans lequel ces pays se sont engagés à prendre toutes les mesures nécessaires afin que les températures n’augmentent pas de plus de 1,5°C d’ici à la fin du siècle. 

    En face, la plupart des gouvernements, par le biais de leurs avocats, ont fait savoir qu’ils rejettent les accusations dont ils sont l’objet, arguant que le réchauffement climatique n’était pas de nature à empêcher la vie. La décision de la CEDH sera rendue en 2024. 

    À lire aussi