2023 M02 24
Sur le papier, le réemploi des emballages à tout d’une excellente idée. En mettant fin aux emballages à usage unique - notamment pour les bouteilles ou les flacons - on évite de produire des déchets qui sont aujourd’hui peu ou pas recyclés. De toute façon, même si la collecte et le recyclage du plastique s'améliorent, cela reste peu idéal sur le plan écologique.
En outre, le réemploi des emballages permet de réduire la production d'emballages neufs qui nécessite l'utilisation de matières premières comme le pétrole ou le bois, avec des conséquences négatives sur l’environnement (extraction d’énergies fossiles, déforestation). Cela évite aussi de consommer l’énergie utilisée pour la production des emballages. Bref, à tout point de vue, privilégier le réemploi semble une meilleure option.
Mais le sujet prête parfois à controverse. Par exemple, il y a la question du transport. Quid de l’intérêt écologique de la pratique si les emballages sont transportés sur de longues distances pour être lavés puis réutilisés ? Pareil pour la consommation d’énergie et d’eau que cela entraîne. Est-ce que cela reste pertinent sur le long-terme ?
Pour résumer, les performances environnementales du réemploi dépendent de plusieurs facteurs. Voici quelques précisions pour y voir plus clair.
Le nombre de réutilisations du contenant
Le nombre de réutilisations du contenant est le premier critère qui peut certifier la pertinence de la pratique. C’est assez logique sur le papier : plus un emballage est réemployé, plus l’impact initial de sa fabrication est réduit. Pour un contenant de type bouteille en verre, les professionnels de la filière estiment que 40 % des émissions associées à la production du verre sont réduites dès 2 ou 3 cycles de réemploi. Pour un contenant en plastique, il faut davantage de cycles pour que cela soit pertinent mais, sur le long-terme, c’est évidemment une très bonne chose. D’où l’importance de bien choisir ses matériaux à la base. Le verre ou l’inox, par exemple, sont préférables au plastique.
Les distances et les modes de transport
Le second critère à prendre en compte concerne le transport, et notamment la distance que va parcourir l’emballage lors de son cycle de réemploi. Sur ce sujet, pas de surprise, le circuit-court est toujours la meilleure solution. La pratique reste ainsi intéressante sur des distances inférieures à 200 km, où le réemploi aura moins d’impact environnemental que l’usage unique après seulement 2 rotations.
Mais tout dépend aussi du mode de transport utilisé. Lorsqu’on est sur de très courtes distances, les mobilités douces comme le vélo-cargo seront toujours meilleures que la voiture. Sur de longues distances, la voiture électrique sera toujours meilleure que la voiture thermique, qui reste meilleure que l’avion, mais pas meilleure que le train.
Les performances de lavage
C’est le dernier point qui permet de juger de la pertinence écologique du réemploi des contenants : la performance du lavage. Ici, c’est la quantité d’eau et le nombre de produits utilisés qui rentrent en compte. Un lavage écologique consiste à éviter l’utilisation de produits controversés mais aussi à réduire la quantité d’eau utilisée. Là, il faut alors privilégier les professionnels qui ont su s’équiper de procédés pour réutiliser l’eau en circuit-fermé, par exemple. Certains industriels sont ainsi équipés de systèmes en boucle fermés où 1 litre d’eau peut ainsi être réemployé jusqu’à 300 fois.
Et dans ces conditions, les systèmes de réemploi sont évidemment très performants d’un point de vue écologique. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les professionnels de la restauration à emporter doivent désormais proposer de la vaisselle réutilisable où la raison pour laquelle la vente en vrac et certains systèmes de consigne sont encouragés.