2021 M09 15
En 2019, un rapport du Giec mettait en évidence le lien entre le réchauffement climatique et l’augmentation de la température des océans. Bien sûr, celles et ceux qui se baignent dans la Manche ou dans le Golfe du Morbihan n’ont pas la chance de se rendre compte de ce réchauffement des eaux. Mais il est réel et entraîne de lourdes conséquences écologiques.
Il y a une espèce qui, par exemple, s’en réjouit fortement : c’est la méduse. Personne n’est insensible aux méduses. Beaucoup vont d’ailleurs les trouver belles et poétiques (si, si, il y en a). Mais qui s’y est déjà frotté risque d’avoir un point de vue plus nuancé tant ces corps gélatineux sont sources de brûlures et de piqûres extrêmement douloureuses.
Le problème, c’est que les méduses adorent l’eau chaude. Et à chaque dixième de degré supplémentaire, elles prolifèrent davantage et se laissent porter par les courants marins jusque sur nos plages. D’autant que la surpêche et la pollution plastique sont aussi une aubaine pour ces animaux puisque cela décime leurs prédateurs, en particulier les tortues. De fait, l’activité humaine favorise leur développement. Et c’est une mauvaise nouvelle.
Quelles conséquences pour nous ? À terme, nous pourrions avoir des plages privées de baignade en raison de la trop forte présence de méduses. Elles sont aussi une menace pour la pisciculture et la pêche. D’autant que la méduse n’est pas le seul animal à se rapprocher de nos côtes au fur et à mesure que le réchauffement s’accélère. C’est aussi le cas des requins.
Le requin préfère l’eau froide et remonte donc vers le Nord
Une étude publiée début janvier dans la revue “scientific reports” estime que le réchauffement climatique participe à affaiblir certaines espèces de requins dont les oeufs vont éclore précocement, ce qui donne naissance à des bébés requins moins adaptés et moins coriaces pour l’écosystème maritime.
En réponse à cela, la plupart des requins migrent vers des eaux plus froides et commencent à se faire une place sur nos côtes. On observe par exemple de plus en plus de requins blancs au large de la Bretagne. Une migration mise en évidence par des scientifiques en 2014. À l’époque, une vague de chaleur a entraîné une augmentation de la température de l’eau au large de la Californie, ce qui a poussé de jeunes requins blancs à migrer 600 kilomètres plus au Nord.... où ils mettent en danger une faune qui n’est pas habituée à leur présence.
La même chose pourrait donc se passer désormais au large des côtes françaises en raison du réchauffement de la planète. Aux États-Unis et en Australie, les scientifiques ont également constaté le déplacement d’autres espèces maritimes venimeuses, comme le poisson-lion, le serpent de mer ou l'acanthaster pourpre.
Rien de réjouissant pour les baigneurs. Et de bonnes raisons de réduire ses émissions de CO2, n’est-ce pas ?