Planter des haies plutôt que d'utiliser des pesticides ?

Les haies représentent un véritable atout pour la transition agroécologique puisqu’elles permettent de réduire l’utilisation d’intrants chimiques, de réduire les risques de sécheresse et de stocker du carbone dans le sol.
  • Depuis 1950, la France a perdu pas moins de 750 000 kilomètres de haies sur son territoire, ce qui représente quand même 18 fois le tour de la planète. Pourquoi ? Deux raisons principales expliquent ce phénomène. 

    D’abord, il y a eu, juste après la seconde guerre mondiale, ce qu’on appelle le “remembrement agricole” de la France qui a consisté à réorganiser la production alimentaire pour éviter les risques de famine. On a donc agrandi les parcelles et spécialisé les types de cultures pour mieux mailler le territoire. Et pour cela, il a fallu faire sauter les haies qui séparaient les terrains. 

    Ensuite, à partir des années 1970, la France réduit peu à peu ses productions maraîchères et ses activités d’élevage au profit des grandes cultures céréalières. Un calcul rentable d’un point de vue économique, mais qui a finalement trouvé ses limites quelques années plus tard avec les conséquences que l’on connaît sur la biodiversité et la dégradation des sols. 

    Et aujourd’hui, à l’heure de la lutte contre le réchauffement climatique, les haies refont surface en tant qu’outil essentiel à une transition agricole durable. D’ailleurs, le ministère de l’Agriculture vise la plantation de 7 000 kilomètres de haies d’ici 2022 pour amorcer ce changement.

    Mais pourquoi c’est important d’avoir des haies ? 

    Les haies bocagères ont longtemps été l’une des plus belles spécificités du paysage rural de l’hexagone. Elles sont en passe de revenir et c’est une excellente nouvelle pour les agriculteurs, notamment pour les exploitants qui sont à la recherche d’alternatives pour réduire l’utilisation des produits chimiques. 

    D’abord, elles servent de couvert ou de gîte pour de nombreux oiseaux ainsi que pour certains animaux, notamment des petits rongeurs. Alors, en quoi est-ce que c’est une bonne nouvelle pour les agriculteurs ? Eh bien, parce que cela permet de faire revenir ce qu’on appelle les auxiliaires de cultures : les animaux qui aident les agriculteurs. 

    Cela va être, par exemple, les pollinisateurs. Mais aussi des insectes comme les coccinelles, qui luttent efficacement contre les pucerons. Et puis, cela permet aussi de faire revenir les prédateurs des ravageurs de cultures. 

    Les haies permettent de lutter contre l’érosion des sols et la sécheresse

    Les haies sont également super utiles aux agriculteurs car elles permettent d’améliorer la gestion de l’eau sur les parcelles. Comme les arbres, les systèmes racinaires des haies permettent une meilleure infiltration de l’eau dans le sol et ralentissent le ruissellement de l’eau en surface. C’est donc un allié pour réduire les risques d’inondations mais aussi les risques de sécheresse. 

    Elles permettent aussi de réduire l’érosion des sols, un mal dont souffrent presque 20% des terres arables en France et qui réduit la productivité des cultures. Enfin, leur rôle est également de stocker du carbone dans le sol, ce qui en fait un outil de lutte essentiel contre le réchauffement climatique. 

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