poulet élevé en plein air

Pour le climat, vaut-il mieux manger du poulet que du bœuf ?

De toutes les viandes, c’est le poulet qui affiche aujourd’hui la plus faible empreinte carbone. Pour autant, faut-il vraiment remplacer notre consommation de viande rouge par du poulet ? Pour certains spécialistes, cette solution « simpliste » pourrait amener d’autres problèmes pour la nature.
  • Le poulet pourrait-il être notre sauveur pour lutter contre le changement climatique ? En matière d’empreinte carbone, on sait que la consommation de viande est l’un des plus gros problèmes que nous devons résoudre en ce qui concerne le contenu de nos assiettes. 

    En France, par exemple, le secteur agricole arrive en deuxième position pour les émissions de gaz à effet de serre, avec 19% du total annuel de nos émissions, soit 77 millions de tonnes équivalent CO2. On estime que l'élevage est à l'origine de 59% de ces émissions, et que l’élevage bovin arrive en tête des aliments les plus émetteurs de gaz à effet de serre. 

    Le poulet, en revanche, est l’une des viandes les moins polluantes, rivalisant avec certaines céréales ou avec le riz. Ainsi, selon la FAO, un kilo de poulet génère moins d'un kilo de CO2 équivalent contre presque 2 kilos de CO2 équivalent pour le porc et 30 kilos pour le bœuf. Et pour cette raison, de plus en plus de consommateurs s’orientent vers le poulet en pensant réduire leur empreinte carbone. 

    élevage de poulet

    103 millions de tonnes de poulet en vente en 2024

    Le poulet se hisse ainsi parmi les viandes les plus consommées au monde, avec une production attendue à plus de 103 millions de tonnes annuelles d'ici 2024, selon le ministère américain de l'Agriculture. Mais la sur-production de poulet à l’échelle mondiale, si elle émet moins de gaz à effet de serre, ne fait pas de cette viande un produit alimentaire parfaitement neutre pour l’environnement et la planète. 

    En effet, élever de la volaille nécessite une production massive de grains et donc une consommation de sols agricoles ainsi que l’utilisation d'engrais et de pesticides entraînant des conséquences néfastes sur la biodiversité, la qualité de l'eau, et la déforestation. Sans oublier les questions cruciales du bien-être animal.

    Aussi, pour une alimentation saine et durable, ce n’est pas seulement la viande de boeuf qu’il faut réduire, ni le poulet qu’il faut privilégier. Pour la plupart des experts, la solution est plus globale. « On a tellement insisté sur les émissions des ruminants que beaucoup de gens pensent que substituer le poulet au bœuf suffit mais c’est la consommation totale de viande qu’il faut réduire » explique ainsi à l’AFP Lucile Rogissart, chercheuse à l’Institut de l’économie pour le climat.

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