2022 M12 2
Depuis les confinements liés à la pandémie Covid-19, la parole s'est libérée sur la santé mentale. Manger 5 fruits et légumes par jour, ok. Faire du sport, ok. Mais sa santé mentale, comment on en prend soin ? Les thérapies sont multiples et il n'est pas toujours évident de savoir qui consulter. Quelle est la différence, au juste, entre un psychiatre, un psychologue et un psychothérapeute ?
Selon le site Santé Publique France, environ 3 millions de personnes souffrent de troubles psychiques sévères en Hexagone. Ces troubles sont définis par « l’importance des manifestations de la maladie et par un retentissement important sur l'autonomie et le bien-être de la personne ». Dans cette catégorie, on retrouve les troubles du spectre de la schizophrénie, les troubles bipolaires, les troubles schizo-affectifs, les troubles délirants, les troubles du spectre autistique et les troubles sévères de la personnalité.
Mais les troubles mentaux peuvent également être chroniques ou permanents, à l'image des troubles anxieux, de la dépression, des addictions ou encore des troubles alimentaires… Ces troubles-ci sont souvent discrets, toujours tabou, mais surtout courants ! Souvent difficiles à appréhender, le chemin vers un bon diagnostic commence par une bonne prise en charge.
La différence entre un psychologue et un psychiatre réside dans la formation nécessaire pour exercer. En effet, le psychiatre suit des études de médecine. En tant que médecin spécialisé en maladies mentales, il est le seul habilité à poser les diagnostics médicaux et à prescrire des médicaments.
Le psychologue est un expert du comportement, des émotions. C'est un professionnel du vécu qui a suivi entre 7 et 9 ans d’études universitaires en psychologie. Mais il ne fait pas forcément de consultation. Il peut être professeur, chercheur... C'est le psychothérapeute qui a pour rôle de « soigner par la parole », une technique spécifique de thérapie. Un psychologue qui exerce la psychothérapie est un psychologue-psychothérapeute.
Au même titre que l'ostéopathie ou que la sophrologie, la psychologie n'est pas considérée comme une médecine conventionnelle. Elle n'en est pas pour autant prise au sérieux, l'État ayant même décidé récemment de rembourser les séances de psy réalisées dans le cadre du dispositif national. C'est-à-dire celles prescrites par un médecin et réalisées auprès d'un psychologue conventionné avec l'Assurance maladie.
Briser les tabous
L'important, pour savoir vers quel professionnel se tourner, c'est déjà de parler. Confiez-vous à un proche, votre médecin traitant ou un soignant en qui vous avez confiance. Quand la nature du mal-être est inconnue, on a tendance à commencer par aller voir un psychothérapeute pour mettre des mots sur ses maux. Sauf quand le trouble est trop sévère ou lorsqu'un risque suicidaire existe.
Quoi qu'il en soit, si votre trouble nécessite un diagnostic et une médication, le psychologue vous enverra vers un psychiatre. Il n'est pas rare de consulter les deux, puisque leurs méthodes sont différentes. L'un explore la cause, l'autre traite les symptômes. En fait, psychiatres et psychologues sont, comme la médecine conventionnelle et la médecine douce, complémentaires.
Le plus important reste de déstigmatiser les thérapies et la santé mentale en général. L'année dernière, une campagne était lancée sur les réseaux par le site Qare, sous le #Jassumelapsy. Santé publique France et le ministère des Solidarités et de la Santé lançaient de leur côté une campagne du même genre, intitulée « En parler c’est se soigner ». Depuis, la parole se libère, et c'est tant mieux !