Pourquoi lutter contre le réchauffement climatique est bénéfique pour notre santé mentale ?

Avec sa succession de canicules, la France a connu ce que certains qualifient désormais comme “l’été le moins pire du reste de nos vies”, c’est-à-dire un aperçu des fortes chaleurs auxquelles il faudra s’habituer dans le futur en raison du réchauffement climatique. À plusieurs reprises et sur tout le territoire, on a ainsi vu le mercure monter jusqu’à 40°C et plus en France, mais aussi dans le reste de l’Europe. 

Et si les fortes chaleurs vous ont affecté votre humeur, sachez que c’est tout-à-fait normal. Il y a d’ailleurs de nombreuses études qui tendent à prouver le lien entre la santé mentale et les canicules. Une intéressante corrélation corroborée par les hôpitaux, qui indiquent subir une augmentation d'au moins 10% des visites aux urgences les jours où les températures dépassent les normales. Mais c’est surtout au niveau des troubles du comportement que cela se ressent le plus. 

Ainsi, les personnes souffrant de dépression et de troubles anxieux généralisés souffrent davantage lorsque la température augmente. Des études récentes démontrent que pour chaque augmentation de 1°C de la température moyenne mensuelle, les décès liés à la santé mentale augmentent de 2,2%. Autre point négatif des fortes chaleurs : le stress thermique augmente l’agressivité, avec une hausse de 3 à 5% des agressions à chaque fois que les températures sont plus élevées que la normale. 

Enfin, la chaleur réduit également nos capacités cognitives et cela se ressent sur notre moral. Une étude menée aux États-Unis a montré que, pendant une vague de chaleur, des personnes dans une pièce sans climatisation obtenaient des résultats inférieurs de 13% à ceux de leurs camarades qui étaient dans des pièces climatisées, avec un temps de réponse beaucoup plus lent, et des conséquences sur l’humeur qui résultent de cette difficulté “à avoir les idées claires”. 

Agir contre le réchauffement climatique, solution pour préserver sa santé mentale ? 

Le débat public sur le réchauffement climatique oppose souvent les jeunes à une génération issue du baby-boom qui tend à minimiser voire à railler les préoccupations qui tournent autour de la santé mentale et de l’éco-anxiété. En parallèle, chaque aléas climatique augmente justement ce sentiment d’anxiété, qui est donc lui-même exacerbé par la hausse des températures. 

Ainsi, alors que la chaleur augmente l’agressivité, la colère, l’anxiété et les troubles de la santé mentale, la lutte contre le réchauffement climatique ressemble de plus en plus à une lutte pour le bien-être psychique. Et à celà, il n’y a pas encore de remède. Interrogée sur le sujet, la paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte, membre du Giec, a souvent précisé que le fait de s’engager personnellement dans des actes concrets permettait de réduire le sentiment d’anxiété. 

C’est généralement le conseil donné pour réduire ce sentiment : s’engager. Cela passe par des engagements militants pour certains, ou par un changement de comportement personnel (par exemple devenir végétarien) pour d’autres. Un autre conseil souvent donner pour lutter contre l’éco-anxiété : ne pas rester seul. Car le fait d’en parler avec les autres et de s’engager à plusieurs dans des actions concrètes représente aussi un levier pour éviter cela. Enfin, le fait de se reconnecter à la nature et à la biodiversité le plus souvent possible représente un autre levier à activer facilement.