2021 M05 6
En quelques années, l’entreprise Tesla est devenue l’une des marques emblématiques du futur de la mobilité, et surtout de la mobilité tout-électrique. Et, non contente de fabriquer les modèles les plus performants du marché, l’entreprise d’Elon Musk vient de remettre sur le devant de la scène la question du recyclage des batteries cette semaine.
L’entreprise prévoit en effet d’ajouter bientôt des installations dans son usine de Shanghai pour réparer et recycler ses moteurs électriques et ses cellules de batterie. Quand on sait que SpaceX, l’autre entreprise de Musk, est capable de réutiliser des lanceurs de fusées, on se dit que ce ne sont pas quelques batteries lithium-ion qui devraient poser problème.
Pourtant, les solutions manquent encore pour un recyclage à grande échelle des batteries. Mais les filières commencent à s’organiser. Renault, par exemple, devrait ouvrir en 2025 un pôle de recyclage de batteries dans son usine française de Flins. Et la plupart des constructeurs suivent le même chemin.
« On estime qu’il y a aujourd'hui entre 50 et 100 millions de smartphones et autres appareils inutilisés qui dorment dans nos tiroirs alors qu’ils pourraient être réutilisés ou recyclés »
1,5 milliard de batteries ont été mises sur le marché en 2018
La production des batteries connaît une croissance exponentielle ces vingts dernières années. D’abord par la révolution numérique (ordinateurs, smartphones et tablettes, objets connectés) puis, plus récemment, pour l’électromobilité et le stockage d’énergie.
Les batteries sont composées de métaux rares - cobalt, nickel, manganèse et, bien entendu, lithium – dont l’extraction nécessite beaucoup d'énergie, dans des pays où l'électricité est le plus souvent produite à partir d'énergies fossiles. Leur fabrication est donc déjà très polluante.
Mais ces métaux qu’elles contiennent sont aussi recyclables et réutilisables. Renault affirme aujourd’hui valoriser plus de 85 % du cobalt de ses batteries électriques, par exemple. Et pour aller plus loin, les constructeurs automobiles et les professionnels du recyclage travaillent à améliorer leurs capacités avec comme objectif de récupérer et revaloriser ces métaux rares pour en éviter l'extraction future. Le reste des composants est généralement broyé et finit à l'incinération.
Par ailleurs, une voie existe pour les batteries qui ne sont plus assez efficaces pour les véhicules électriques puisqu'elles peuvent encore servir pour d’autres usages. Elles pourraient servir à stocker l'électricité produite par les éoliennes ou panneaux solaires.
Les batteries des smartphones et ordinateurs peuvent aussi être recyclées
C’est un fait, nos smartphones et autres appareils numériques valent leur pesant d’or en argent, lithium, platine et autres métaux. “Les chercheurs montrent qu’aujourd’hui, on a plus de métaux précieux dans les téléphones qui sont déjà construits qu’il n’en reste dans les mines” affirmait d’ailleurs à ce sujet la directrice RSE du groupe Orange récemment.
Pour résoudre cette problématique, de nombreuses entreprises (Backmarket, Recommerce, Ecosystem, Zack, labelEmmaüs, les ateliers du bocage pour n'en citer que quelques unes…) proposent de récupérer les appareils des particuliers. Ils sont ensuite réparés et remis en vente lorsque c’est possible. Et dans le cas contraire, les batteries sont envoyées vers les filières de recyclage adéquates.