Sur les parkings, les églises ou dans les champs : faut-il mettre des panneaux solaires partout ?

Les panneaux solaires sont des dispositifs qui utilisent l'énergie solaire pour produire de l'électricité. Ils sont considérés comme une source d'énergie renouvelable et propre, car ils ne produisent pas de gaz à effet de serre ni de polluants pendant leur fonctionnement. Le développement de panneaux solaires est important pour plusieurs raisons liées à l’autonomie énergétique ou à des questions de coûts. Mais le principal avantage du photovoltaïque, c’est qu’il permet de se passer des énergies fossiles et qu’il permet donc de réduire les émissions de gaz à effet de serre, qui sont responsables du changement climatique. 

Mais pour cela, il faut en déployer beaucoup. Et très rapidement. En France, d’ici 2050, il va falloir multiplier nos capacités en matière de solaire photovoltaïque à minima par 7 dans les 30 années qui viennent, en cas de cohabitation avec le nucléaire. Dans un scénario 100% énergies renouvelables, il faudrait multiplier par 22 le nombre de panneaux solaires installés dans l’hexagone. 

Pour cela, il existe plusieurs possibilités. Créer de gigantesques fermes solaires est l’une des hypothèses retenues mais elle n’est pas toujours très écologique car cela nécessite d’artificialiser des terres voire, dans certains cas, de déboiser des forêts. L’idéal consiste donc à installer des panneaux solaires sur des terres qui sont déjà utilisées comme des friches industrielles et commerciales. Par exemple, on voit des projets de fermes solaires se développer sur d’anciens aérodromes militaires ou sur des friches industrielles qui ne sont plus constructibles. 

Mais ces zones ne sont pas toutes exploitables en raison de différents facteurs comme le coût de la dépollution ou encore les possibilités de raccordement au réseau. La seconde possibilité consiste à poser des panneaux solaires sur des bâtiments ou des zones déjà occupées. 

Des panneaux solaires sur les parkings : une obligation ? 

Espaces déjà artificialisés, les parkings n’apportent pas de grande plus-value à la société en dehors de leur capacité à accueillir des véhicules. Au contraire, ils sont même vecteurs d’externalités négatives : augmentation des risques d’inondations et augmentation des îlots de chaleur urbains. 

Pour cette raison, ils représentent donc un formidable levier pour développer le solaire photovoltaïque puisque les panneaux solaires, tout en produisant de l’électricité, pourraient faire de l’ombre aux voitures afin de les rafraîchir, tout en les protégeant en cas d’averses de grêle. D’ailleurs, les entreprises et les pouvoirs publics ne s’y trompent pas. Depuis 2021, tous les nouveaux parkings de plus de 500 m2 sont obligés d’installer des panneaux solaires et cette obligation devrait s’étendre prochainement à tous les parkings extérieurs de plus de 1 500 m². 

Certaines grandes entreprises ont déjà prévu le coup. La SNCF, par exemple, a récemment annoncé l’installation de 8000 m2 de panneaux solaires photovoltaïques sur le parking de la gare de Nîmes Pont-du-Gard. Ce sera un prototype de gare éco-responsable. À terme, elle souhaite installer des panneaux solaires dans ses 3 000 gares, ce qui représentera 1 million de km2 recouverts par du photovoltaïque. D'autres projets similaires voient le jour, comme c'est le cas à Disneyland Paris. 

Des panneaux solaires dans les champs : une bonne idée ? 

Pour aller plus loin, d’autres voies s’élèvent pour développer également le photovoltaïque dans le monde agricole avec l’idée d’en implanter directement dans les champs. L’idée est à peu près la même que pour les parkings : mutualiser l’espace disponible tout en apportant une aide aux cultures. Ici, les panneaux solaires sont utilisés pour protéger les cultures en leur apportant de l’ombre l’été, mais aussi en les protégeant de la grêle ou de la pluie. 

C’est aussi une solution pour les éleveurs de moutons ou d’agneaux, par exemple, qui peuvent louer leurs pâturages à des exploitants de panneaux solaires. En plus du revenu issu de la location du foncier, les panneaux solaires apportent de l’ombre aux animaux l’été. Il existe déjà des exemples de ce type en France. C’est le cas au parc solaire de Chalmoux, en Saône et Loire, où 33 000 panneaux solaires ont été installés sur 22 hectares de pâture. 

Sur ce sujet aussi, les pouvoirs publics souhaitent accélérer et, début janvier 2022, le Sénat a d’ailleurs adopté une résolution visant à favoriser le développement de l’agrivoltaïsme en France tout en encadrant la pratique afin d’éviter des dérives. Certaines voix s’opposent d’ailleurs fortement à l’agrivoltaïsme, accusé de s’accaparer des terres agricoles au profit de la production énergétique, avec la peur que cela amène des dérives et que, demain, nos campagnes soient recouvertes de panneaux solaires. 

Et si on mettait aussi des panneaux solaires sur les bâtiments historiques ? 

Évidemment, c’est avant tout sur le toît des maisons et des bâtiments que les panneaux solaires vont surtout s’épanouir. Sur le toît, mais aussi sur les balcons, comme cela commence à être le cas. D’autant plus que l’auto-consommation possède des vertus pour les citoyens qui voient ainsi leurs factures d’électricité diminuer au fur et à mesure qu’ils produisent grâce à leurs panneaux solaires. 

En Allemagne, certaines communes vont même plus loin en posant des panneaux solaires… sur les églises. C’est le cas de l’église catholique Saint-Pierre à Salem-Neufrach ou de l’église Saint-Basile, dans la Forêt Noire. En France, cela existe aussi, par exemple dans la ville écoresponsable de Loos-en-Gohel où les toits de l’église sont intégralement recouverts de panneaux solaires. 

Le sujet fait pourtant grincer des dents, notamment chez les architectes des bâtiments de France, qui sont assez réticents à accorder le droit d’installer des panneaux solaires à proximité des monuments historiques. Une pratique qui pourrait cependant changer dans les années à venir au fur et à mesure que la transition énergétique va progresser.