2022 M01 21
Txai Surui, ce nom ne vous dit peut-être rien. Pourtant, à 24 ans, cette jeune femme représente le symbole de la lutte des peuples indigènes de l’Amazonie contre le déni climatique et la déforestation. Alors qu’elle est sur le point d’obtenir un diplôme de droit, elle s’est fait connaître lors de la COP26 de Glasgow grâce à son discours lors de l’ouverture du sommet sur le climat.
Au Brésil, sa tribu milite depuis longtemps pour les droits du peuple Surui, une tribu indigène de l’Amazonie qui subit depuis de longues années les conséquences de la déforestation, de la pollution de l’eau et de l’industrialisation à marche forcée du poumon de la planète. Une lutte difficile puisque ses parents ont même dû fuir la région, il y a quelques années, à cause des menaces de morts qu’ils recevaient.
Aujourd’hui, c’est la jeune femme qui reprend le flambeau dans un contexte climatique et social difficile, et malgré les menaces qui pèsent aussi sur elle.
Discours de Txai Surui lors de l'ouverture de la COP26
"La Terre parle. Elle nous dit que nous n'avons plus le temps”
"Aujourd'hui, le climat se réchauffe, les animaux disparaissent, les rivières meurent et nos plantes ne fleurissent plus comme avant. La Terre parle. Elle nous dit que nous n'avons plus le temps”. C’est par ces mots que la jeune activiste brésilienne a donc inauguré la COP26 de Glasgow l’année dernière.
Au Brésil, elle est aussi l’une des fondatrices du mouvement écologiste Fridays for Future qui organise de nombreuses mobilisations contre la déforestation et l’exploitation minière sur ses terres autochtones, ou contre la pollution des rivières.
En somme, celle qui est devenue le nouveau visage de la défense de l’Amazonie a beaucoup de points commun avec d’autres jeunes comme Greta Thunberg en Europe ou Vanessa Nakate en Afrique.
Un activisme plus dangereux qu’en Europe
Cependant, le combat que mène Txai Surui n’est pas sans conséquences pour sa propre sûreté, étant notamment victime du mépris et du racisme qui existe au Brésil envers les communautés indigènes.
Cette année, avec d’autres jeunes, elle a porté plainte contre l’Etat brésilien pour non-respect de ses objectifs climatiques. Et plus précisément pour faire annuler un texte qui permet au gouvernement de Jair Bolsonaro d’émettre davantage d’émissions de gaz à effets de serre que promis pour 2030.
Une plainte qui lui a aussi valu des menaces de mort dans son pays. Ce que la jeune femme prend très au sérieux. "J'ai perdu un ami à cause de ce combat, nous avons déjà perdu beaucoup de dirigeants indigènes à cause de ce combat" précisait-elle encore à Glasgow.
Pour l’heure, Txai Surui, dont la force et le courage sont admirables, est retournée dans sa tribu et espère terminer cette année son cursus de droit afin de pouvoir continuer de mener des batailles juridiques contre les ennemis du climat.