2022 M10 19
Levez les yeux. Depuis 2012, la NASA a envoyé sur la planète Mars une astromobile (plus communément désigné par le terme anglais de "Rover") afin d’explorer sa surface. Baptisée Curiosity, elle utilise pour sa mission une "ChemCam" : cette caméra réalise une analyse spectroscopique du sol pour y déceler des informations sur sa composition géologique mais aussi toute activité électromagnétique. Grâce à ce robot, on connaîtra bientôt tout du passé de la planète rouge. Mais il restera encore un inconnu à explorer : le plancher océanique de notre bonne vieille Terre.
Le 6 août 2012, #Curiosity se posait sur la planète rouge. Dix ans plus tard, et après avoir démontré que #Mars avait été habitable il y a très longtemps, le rover de la NASA équipé de deux instruments français fonctionne toujours.https://t.co/7k8WfW8kkc pic.twitter.com/23UyijzeIu
— Cité de l'espace (@CiteEspace) August 5, 2022
Baissez les yeux. Il y a peu, Anna Du se contentait de ramasser les sacs et bouteilles en plastique quelle croisait sur les plages. Mais cette adolescente a réalisé que certains déchets étaient si petits qu’ils ne pouvaient pas être ramassées par les méthodes habituelles. Ils finissaient par couler et tapisser le fond de nos mers et océans. Même là, ils ont trop petits pour être repérés au milieu des algues et des coraux. C’est alors qu’Anna a repensé au Rover de la NASA...
La curiosity est un joli défaut. Anna a beaucoup de chance. Cette collégienne du Massachusetts a grandi entre deux parents qui l’ont emmené assister aux ateliers scientifiques du célèbre MIT. Son goût pour les technologies en a été décuplé, ainsi que ses compétences. Car elle a rapidement développé ses propres inventions dont un curieux véhicule radiocommandé prévu pour nettoyer le fond des mers en détectant les zones où se sont déposées les micro-plastiques.
En 2018, Anna l’a réalisé à partir de tuyaux de PVC et l’a présenté à un concours scientifique. Elle n’avait que 12 ans à l’époque.
A l'instar des centre de tri de déchets, l'engin intègre une caméra infrarouge qui tire profit de trois types de lumière pour mieux différencier les plastiques des éléments naturels (végétaux, minéraux, voire animaux) rencontrés sous l’eau. Un atout indéniable dans la lutte contre ce fléau.
C’est quoi, les micro-plastiques ? Invisibles et omniprésents, ces résidus de plastique de moins de 5 mm (voire de quelques nanomètres) ne se dégradent pas naturellement. A la place, on les retrouve dans les cours eaux. Omniprésents sur le globe, ils vont se nicher autant dans les glaces des banquises que sur les poils des abeilles…
Faut-il le préciser, les microplastiques sont directement issus de l’activité humaine, rejetés lors de la dégradation des pneus, des textiles synthétiques mais aussi de certaines peintures, de détergents et même de cosmétiques.
A l’échelle du globe, on estime que quelque 8 millions de tonnes de ces déchets invisibles finissent au pied de nos océans sans que les chercheurs sachent où les dénicher.
Comme le résume Anna Du, « les petits poissons avalent ces micro-plastiques et, ensuite, les gros poissons vont manger un tas de ces petits poissons ». Ceux qui survivent finissent trop souvent dans nos assiettes, nous laissant ingérer leur petit poison. L’autopsie d’une baleine morte venue s’échouer sur une plage de Thaïlande en contenait près de 8 kilos dans son estomac...
Aujourd’hui, notre inventrice a 16 ans et voudrait désormais construire un second robot qui pourra ramasser ce que déniche son prédecesseur. Mais elle travaille aussi à sensibiliser ceux de sa génération. Pour cela, elle a lancé une chaine YouTube et rédigé un livre dédié à ce problème, et qu'elle a distribué auprès de bibliothèques. Car il ne suffit pas d'effacer nos erreurs ; encore faut-il s'assurer qu'on ne les refera plus.