2021 M03 9
De nombreux espoirs sont placés dans l’énergie éolienne pour accélérer notre transition énergétique ou simplement pour compléter notre parc (essentiellement nucléaire) face au défi climatique. En effet, les voitures électriques permettent de réduire nos émissions de CO2 mais leur recharge ajoute une pression sur le réseau énergétique français. Si l’on sait que la France ne pourra pas compter que sur son parc éolien, de nouvelles turbines off-shore proposent des puissances jusqu’alors inégalées qui pourraient s'avérer bien utiles. C’est notamment le cas de la SG 14-222 DD, inventée par le spécialiste espagnol Siemens Gemesa qui la surnomme tout simplement « la plus puissante turbine du monde » c’est dire.
Titan, giant, colossus. Our new SG 14-222 DD has pushed offshore to a new dimension. Click here to find out everything on our latest turbine that has shaken up the industry 🔎https://t.co/AsdDATKX4C#strongwindsofchange #greenrecovery pic.twitter.com/uin1OaFKVt
— Siemens Gamesa (@SiemensGamesa) July 20, 2020
Derrière ce nom de code digne d’un Terminator se cache une éolienne de 14 MW au diamètre de 222 mètres. Mais aussi puissante soit-elle, un défaut subsiste : comme toute génératrice d’énergie renouvelable, sa production est intermittente. Ce qui oblige le réseau à compenser ses creux avec une électricité fossile, et faire face à un gâchis pendant les pics qui ne peuvent être immédiatement absorbés (de nuit par exemple).
Pour éviter cet écueil, on pourrait munir chaque éolienne d’un pack de batteries pour stocker l’énergie, mais ce serait à la fois très onéreux et nécessiterait des terres rares, dont l’extraction est polluante. Les ingénieurs de Siemens Gamesa ont alors eu une idée différente : détourner les turbines de leur usage actuel pour leur confier une nouvelle tache : servir à fabriquer de l’hydrogène vert. C’est à dire produire sans polluer plus qu’il n’apporte.
C'est quoi de l'hydrogène vert ?
Si l’hydrogène est un gaz très répandu sur terre, l’industrie consomme en grande quantité un hydrogène « gris » conçu à partir de gaz naturel, donc – paradoxalement - une énergie fossile. A l’échelle de la planète, 70 millions de tonnes sont produites tous les ans, ce qui pèse lourd sur l’empreinte carbone.
Pour produire ce carburant proprement, il faut en passer par une autre méthode : l’électrolyse de l’eau qui sépare la molécule en relâchant d’un côté de l’oxygène et de l’autre un hydrogène dit « vert ». Et là, zéro émission. Oui mais… cette électrolyse nécessite beaucoup d’énergie. Vraiment beaucoup. C’est là que l’idée d’exploiter une éolienne off-shore fait sens.
Green hydrogen is produced by using clean electricity from renewable energy technologies.
— Siemens Gamesa (@SiemensGamesa) February 25, 2021
What is this method called? Electrolysis.
Here you will learn more about this fascinating process.#Wind2H2 pic.twitter.com/uvEjE2mW3E
Un carburant pour accélérer l’avenir
En tavaillant ensemble, Siemens Gamesa et Siemens Energy ont conçu un module d’électrolyse qui sera inclus dans la SG 14-222 DD. Un sérieux soutien pour la filière hydrogène qui se met en place en Europe afin d’atteindre la neutralité carbone 2050. Car si la voiture hydrogène peine à émerger, ce carburant est parfaitement envisagé pour les véhicules bien plus gros.
Il remplacerait le fuel lourd dans les paquebots et porte-conteneurs, les trains à hydrogènes (pour lesquels la France et l’Allemagne ont déjà passé commande) et pourrait même donner naissance à l’aviation civile décarbonnée, si l’on en croit les recherches faites par le groupe Airbus et ses partenaires. Reste pour Siemens à trouver comment sera stocké l’hydrogène au pied des parcs éoliens maritimes. Réponse lors des tests prévus pour 2025.