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Avec l’hiver qui approche et le froid qui commence à s'installer, quoi de mieux que d’aller se réfugier dans une salle de cinéma pour profiter d’un bon film au chaud ? Ca tombe bien, le festival du film LGBTQI+ Chéries-Chéris est de retour du 20 au 30 novembre. Comme pour les années précédentes, cette 27ème édition se déroule dans les MK2 de Beaubourg, de Bibliothèque et de Quai de Seine à Paris.
Premier festival queer de la capitale, ce rendez-vous culturel, aujourd’hui incontournable, a vu le jour en 1994, à une époque particulièrement douloureuse pour la communauté LGBT, car marquée par les ravages du sida et la mort de nombreuses personnalités. « Sa création correspondait à une volonté de conserver une mémoire et de développer l’aura de la culture LGBT » nous explique Grégory Tilhac, délégué général et programmateur de Chéries-Chéris.
« Une volonté de déborder du cadre et de continuer à oser »
Alors que la précédente édition a eu lieu il y a quelques mois seulement, cette 27ème saison met un point d’honneur à représenter les genres et les sexualités dans toute leur diversité. « La communauté LGBTQI+ renvoie à une constellation extrêmement large et diversifiée ». Pour témoigner de cela, 64 longs-métrages et 66 courts-métrages se retrouvent à l’affiche, tous aussi audacieux et variés dans leurs formats et leurs témoignages.
« On ne s’interdit rien, il n’y a aucun tabou dans ce qu’on peut traiter et mettre en avant. »
C’est un film français qui ouvre le bal : After Blue (Paradis Sale) de Bertrand Mondico. Pour Grégory Tilhac, « c’est un symbole assez fort car c’est une proposition artistique totalement hors norme ». Cette œuvre cinématographique qui allie science-fiction et érotisme dans une poésie visuelle teintée d’un kitsch assumé, cherche à détruire les stéréotypes féminins issus du patriarcat pour montrer « la beauté d’une humanité enfin libre d’exprimer son identité aux multiples facettes ».
“After Blue (Paradis Sale)” de Bertrand Mandico
Des films qui se font l’écho de la société
Avec Moneyboys en film de clôture, Chéries-Chéris fait un autre choix symbolique « car il y a très peu de films asiatiques de thématique LGBT, et celui-là est particulièrement réussi » explique Grégory Tilhac. Le premier long-métrage du réalisateur Yilin Chen Bo, représenté au festival de Cannes 2021, traite du tabou de la prostitution masculine et de l’homosexualité en Chine. Un récit poignant qui prône « l’acceptation de soi envers et contre tout ». Autre film présent à Cannes cette année : Great Freedom de Sebastian Meise, un drame bouleversant qui retrace la quête d’amour et de liberté d’un jeune homme gay dans une Allemagne d’après-guerre où l’homosexualité est illégale.
Côté documentaire, Colors of Tobi d’Alexa Bakony raconte le coming-out d’une personne trans et non binaire en Hongrie. Un témoignage qui résonne tout particulièrement à l'heure où le gouvernement hongrois a décidé de s’en prendre aux droits des personnes LGBTQI+. Dans Au cœur du bois, le réalisateur Claus Drexel donne la parole aux prostituées transgenres et travesties du Bois de Boulogne. Elles se livrent sur un quotidien où elles se retrouvent doublement marginalisées du fait de leur identité et de leur activité professionnelle.
”Colors of Tobi” d’Alexa Bakony
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