2021 M12 23
Quand on veut que sa maison tourne à l’énergie verte, on pense d’emblée aux panneaux photovoltaïques. Sur le toit des maisons, posés sur une terrasse ou incorporés aux fenêtres désormais… le choix est vaste. Mais l’éolien est en passe de faire sa révolution. S’il fut longtemps limité aux très grandes turbines, il est de plus en plus souvent miniaturisé pour s’adapter à d’autres implantations et usages.
C’est de cet avantage qu’est parti le designer de New York, Joe Doucet pour créer son Wind Turbine Wall, une installation murale de 7,5 mètres de long et 2,5 mètres de haut composé de mini-éoliennes.
Des dizaines de génératrices, dont on a remplacé les pales par de petits volets incurvés pour capter le vent, sont montées en colonnes. La structure a l’avantage d‘être aisée à installer sur un mur d’immeuble et de profiter du moindre déplacement d’air ; pas besoin donc de l’installer dans un couloir de grand vent, elle pourrait fonctionner en ville avec le souffle des véhicules par exemple.
Autre avantage et pas des moindres : c’est beau.
C'est un fait, ce mur éolien est beau. Et son créateur y voit autant une œuvre d’art, ou au moins un élément décoratif urbain, qu’un outil de transition énergétique : « Conçu pour être aussi esthétique que fonctionnel, ce "mur cinétique" est composé d'un ensemble de pales rotatives qui tournent individuellement, entraînant un mini générateur qui crée de l'électricité. »
Et puisqu’on en parle, selon Joe Doucet, le Wind Turbine Wall pourrait produire jusqu’à 10 000 kW d’électricité par an. Considérant qu’un Français consomme 2240 kW en moyenne chaque année, un tel mur éolien pourrait pratiquement combler les besoin de 4,5 personnes ou deux ménages. Le système est modulaire, il est donc possible de le multiplier pour un immeuble plus important ou, comme le suggère le designer, que l'énergie soit « réinjectée dans le réseau national pour fournir des revenus au propriétaire. »
Joe Doucet et son cabinet ont testé différentes coupes d’hélices, toutes esthétiquement irréprochables et hypnotiques. Reste à convaincre un fabricant de se lancer dans l’aventure. Et le défi n’est pas si improbable puisque ailleurs d’autres initiatives ont déjà trouvé leur place dans les métropoles.
Des murs aux routes, il n’y a qu’un souffle.
Citons par exemple ces languettes flexibles inventées par la startup Moya Power et accrochées au plafond dans les couloirs du métro londonien, qui s'agitent au passage de chaque rame et créent de l'énergie. En Turquie on leur a préféré des éolienne verticales qui tournent au milieu des autoroutes pour transformer le trafic routier en centrale électrique. Mais notre préférée se trouve à Miami.
Bien qu’inventé à Saint-Dizier, en Haute-Marne, c’est en Floride que où New World Wind a installé son Arbre à vent, une structure métallique de 9 mètres de haut sur laquelle tourne des dizaines de génératrice en forme de feuilles d’arbre. Efficace même sans grand vent, elle produit une centaine de watts dès 7 km/h bien utiles pour alimenter le mobilier urbain par exemple ou les parties communes d’une copropriété, d'une allée, d'un parking… Autant d'avantages qui devraient on l'espère convaincre les rétifs à l'éolienne que le vent, lui, est déjà en train de tourner.