2021 M05 20
Certaines innovations permettent de commander des objets par la pensée grâce à des casques truffés de capteurs. D’autres permettent de « voir » à la place des déficients visuels pour les aider dans leurs déplacements. Ces initiatives de startup très novatrices améliorent considérablement le quotidien des personnes handicapées, aussi bien sur le plan personnel que professionnel. Nous en avons sélectionné quelques-unes.
ARC, le stylo vibrant pour les malades de Parkinson
Initialement, ils voulaient juste sensibiliser la population aux difficultés causées par la maladie de Parkinson. Mais leur invention s’est révélée beaucoup plus utile que prévu. Deux étudiants britanniques du Royal College of Art et de l’Imperial College London ont conçu un stylo qui aide les malades à écrire de façon lisible. Baptisé ARC, il envoie des vibrations qui stimulent les muscles des mains et aident à mieux contrôler l’écriture.
L’équipe de Dopa Solution, qui a conçu la version actuelle du stylo, envisage d’intégrer ce principe de vibrations stimulantes dans d’autres objets comme une souris d’ordinateur. En France, la maladie de Parkinson touche 1% des plus de 65 ans. Entre 100 000 et 120 000 personnes pourraient ainsi fluidifier leur écriture grâce à ce stylo révolutionnaire.
OrCam MyEye, le système qui sait lire
Il est composé d’un simple boîtier de commande qui se fixe à la ceinture et d’une mini-caméra qui s’accroche à une branche de monture de lunettes. OrCam MyEye convertit les informations visuelles en données audio qu’il envoie dans un miniscule haut-parleur situé près de l’oreille. L’utilisateur malvoyant n’a qu’à pointer le doigt vers ce qu’il souhaite lire et le dispositif se charge du reste. Il est capable de déchiffrer instantanément à haute voix n’importe quel texte en caractères d’imprimerie. Il peut reconnaitre jusqu’à 100 visages enregistrés dans sa mémoire. De la même façon, il peut identifier jusqu’à 150 produits différents et lire la valeur d’un billet de banque. Très très pratique !
L’entreprise compte améliorer la vie de plus de 285 millions de personnes dans le monde. En France, 1,7 millions de déficients visuels pourraient ainsi lire le journal presque normalement.
Rango, la canne blanche connectée
Elle pourrait devenir un compagnon aussi précieux pour un malvoyant qu’un chien. Elle répond au petit nom de Rango. Cette canne blanche high-tech a été mise au point par GoSense, une startup lyonnaise. Un boitier à ultrason fixé sur la canne détecte les obstacles grâce à des capteurs 3D.
Il diffuse alors via bluetooth un son dans les écouteurs du smartphone de la personne non-voyante pour l’avertir d’un danger imminent. Il permet de localiser des obstacles comme un poteau ou un mur dans l’espace. Un peu comme les radars de recul des voitures, plus l’obstacle se rapproche, plus le son devient aigu et strident et les bips s’accélèrent.
Wheelie, le fauteuil roulant qui sait interpréter vos expressions faciales pour se déplacer
Un clin d’œil à gauche et il tourne…à gauche ! Un petit bisou et il avance. On tire la langue et il stoppe. Présenté par l’entreprise Hoobox Robotics, le fauteuil roulant connecté Wheelie permet à une personne à mobilité réduite de se déplacer de manière autonome, grâce à une caméra fixée à l’avant du siège. L’intelligence artificielle est embarquée sur Wheelie reconnait une dizaine d’expressions faciales qui correspondent chacune à un déplacement précis.
L’entreprise l’a promis : ce fauteuil roulant intelligent sera bientôt contrôlable par la pensée, grâce à un casque truffé de capteurs, ultime étape, selon elle, avant la mise en place d’implants cérébraux dans le réseau neuronal de la personne en situation de handicap.
Le bras d’Iron Man imprimé en 3D
L’homme bionique est une réalité et il ne coûte pas 3 milliards. Réalisées sur mesure en une cinquantaine d’heures pour quelques centaines de dollars, les prothèses de membres imprimées en 3D représentent une utilisation très prometteuse des nouvelles technos pour la médecine.
Limbitless Solutions est capable entre autres de créer un bras électronique comme celui d’Iron Man en guise de prothèse commandable par son porteur. Encore plus fort : depuis quelques années, la fabrication de matériaux biocompatibles autorise les implants de pièces imprimées en 3D directement à l’intérieur du corps.
Be My Eyes, l’app qui connecte les mal-voyants aux voyants
Elle complète avantageusement des outils comme Siri, l’assistant personnel d’Apple ou la fonction VoiceOver qui les commandes à l’écran. Be My Eyes est une app qui exploite les capacités des smartphones pour aider les déficients visuels dans leur quotidien en les connectant facilement avec des volontaires…voyants pour les seconder. Les personnes souffrant de cécité se sont rapidement emparés des possibilités qu’offrait FaceTime vidéo pour demander à leurs amis voyants de leur lire une facture ou un mode d’emploi.
Le souci, c’est que les amis ne sont pas toujours disponibles au moment où on a besoin d’eux. Hans Jorgen Wiberg, un danois aveugle depuis l’âge de 25 ans a alors eu l’idée de mettre en relation vidéo au travers d’une appli des voyants volontaires et des non-voyants le plus simplement possible, rapidement, avec une sécurité maximale pour tout le monde. Be My eyes était née !
Dès le démarrage, en 24h, 10 000 volontaires se sont manifestés pour venir en aide à 1 100 déficients visuels. Résultat : l’attente pour obtenir un interlocuteur n’excédait pas deux minutes. Aujourd’hui, elle n’est plus que de quelques secondes. Plus de 1,6 million personnes se sont inscrites pour moins de 100 000 déficients visuels. Qui a dit que les nouvelles technologies nous déshumanisent et nous éloignent les uns des autres ?
SignAloud, les gants qui décryptent le langage des signes
Qui connait le langage des signes à part les sourds et leurs proches ? Pour remédier à la difficulté que rencontrent les malentendants à communiquer avec les personnes en dehors de leur cercle familial, deux étudiants de l’université de Washington ont conçu des gants très spéciaux. Ils traduisent en temps réel le langage des signes en langue parlée.
Dotés de capteurs, ces gants intelligents enregistrent la position et les mouvements effectués par les mains dans l’espace de la personne malentendante qui les a enfilés. Les informations relevées sont ensuite envoyées via Bluetooth à un ordinateur. Des algorithmes dits de régression séquentielle décryptent alors les mouvements pour les faire correspondre à des mots qui vont être prononcés dans les hauts-parleurs du PC.