Egalité salariale : comment les footballeuses américaines ont mis le sexisme sur le banc de touche

L'égalité salariale, on le sait, est un gros nuage noir qui flotte au-dessus du sport… Pourtant, en début d'année, les footballeuses américaines l'ont obtenu. Comment ont-elles fait ?
  • Le sport professionnel est un univers fascinant, mais où l'égalité peine à se faire une place… Si elle est évidente dans certaines disciplines, elle est encore un combat à mener dans une majorité. Un combat que les footballeuses américaines ont gagné, en début d'année.

    Un combat juridique

    C'est finalement la justice qui aura permis de faire bouger les lignes… En 2019, vingt-huit joueuses de l'équipe nationale féminine des États-Unis sont devenus des stars dans leur pays en devenant championnes du monde. Surtout, la même année, elles déposaient un recours collectif contre la Fédération américaine de football, pour discrimination. 

    Être les meilleures à ce qu'on fait, c'est génial, mais être reconnues comme telles jusque dans son salaire, c'est encore mieux. Rappelons tout de même qu'en 2018, suite à la victoire de la France à coupe du monde, la Fifa avait octroyé une prime de plus de 32 millions d'euros à l'équipe. En 2019, pour les joueuses américaines (pourtant couronnées du même titre), la prime n'avait pas dépassé les 3,4 millions d'euros. 

    Suite à la plainte déposée par les footballeuses pour discrimination, la fédération américaine s'est engagée à payer l'équipe nationale féminine au même niveau que l'équipe masculine. Une victoire pour l'équipe féminine des USA, mais qui pourrait bien fait ricochet sur de nombreuses autres sportives à travers le monde. La capitaine de l'équipe, Megan Rapinoe, l'écrivait d'ailleurs sur Twitter :  

    « Quand on gagne, tout le monde gagne ! »

    Quid des autres disciplines sportives ? 

    Les choses avancent donc doucement, mais les inégalités salariales restent plus marquées dans le sport qu'ailleurs. En 2021, dans le classement Forbes des 100 athlètes les mieux rémunéré.e.s du monde, seules deux sportives apparaissaient. Naomi Osaka (15e) et Serena Williams (44e). 

    En effet, le tennis est l'une des rares disciplines où les primes gagnées lors des grands tournois sont les mêmes, qu'importe notre genre, et ce depuis 1973 ! 

    Autant vous dire que la liste des sports professionnels qui pratiquent l'égalité salariale n'est pas longue. Il y a le surf, qui depuis 2019 s'est mis lui aussi à la page, avec une égalité obtenue grâce à une campagne lancée sur les réseaux sociaux et appelée : « Same waves deserve same pay » ("Les mêmes vagues méritent le même salaire" en VF).

    Autres « chanceuses » qui sont (en principe) payées comme leurs homologues masculins : les patineuses sur glace et les skieuses. On retrouve aussi l'égalité salariale dans les sports mixtes, comme l'athlétisme… Sauf quand on s'appelle Usan Bolt, évidemment.

    Selon la Fédération de l'Éducation, de la Recherche et de la Culture de la CGT (la Ferc), le salaire moyen des footballeuses françaises (en Ligue 1) varie entre 2000 et 3000 euros, alors que celui des footballeurs est en moyenne de 60 000 euros. Des différences de salaires qui s’expliquent notamment par la différence de revenus qu’ils génèrent. 

    Par exemple, pour le Superbowl 2022, le groupe audiovisuel américain NBC a annoncé avoir signé des contrats publicitaires inédits d'un montant moyen de 6,5 millions de dollars (pour 30 secondes de pub).

    Mettre en lumière le sport féminin

    Pour changer ça, il faut changer l'image du sport, mettre en lumière le sport féminin. Comment ? Et si, déjà, on arrêtait d'inscrire nos filles à la danse et nos fils au judo ? Si on inscrivait les unes au foot et les autres à la gymnastique ? On ne changera les choses qu'en rendant tous les sports accessibles à tou.te.s et en donnant plus de visibilité aux sportives.

    La féminisation du sport est un marathon, mais les efforts semblent payer, petit à petit. Mercredi 30 mars, dans le cadre de la Ligue des Champions Féminines, les joueuses du PSG ont affronté le Bayern Munich, au Parc des Princes. Leur qualification s'est faite devant 27 262 personnes, une affluence record pour un match des Parisiennes. 

    Autre pas vers l'égalité dans le sport : les JO de Paris, en 2024, seront les premiers de l'histoire à atteindre la parité : 10 500 athlètes en tout, autant de femmes que d’hommes. Et on a vraiment hâte de voir ça.

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