El Capitan, un écolieu à deux heures de Paris pour réinventer demain
Et si pour changer le monde, on prenait d’abord le temps de se mettre au vert ? C’est l’expérience proposée au sein d’El Capitan, un écolieu situé dans la Suisse normande, créé en 2019 pour explorer de nouvelles manières d’inventer demain.
2020 M11 16
El Capitan, c'est l'histoire de quatre trentenaires bardés de diplômes et d’expériences qui ont posé leurs valises dans l’Orne, en Normandie afin de créer un écolieu ouvert à tous pour aider à la création d’initiatives locales et porteuses de sens.
Il y accueillent toute l’année celles et ceux qui souhaitent prendre du recul sur leur vie ou qui sont en recherche d'un cadre inspirant et dynamique pour se lancer dans un nouveau projet. Implanté au coeur du bocage normand, El Capitan est une grande maison de plus de 400 m², avec une dizaine de couchages, un grand jardin, un potager, une piscine et même un mur d’escalade.
Cet écolieu est un laboratoire au sein duquel se mélangent co-living et co-working pour créer des synergies et faciliter l’émergence de projets.
« Ici, nous essayons de mettre sur pied des projets pragmatiques, à petite échelle mais en misant sur l’idée que des changements profonds mettent du temps à se matérialiser. »
Recréer des liens entre la ville et la campagne
À l’origine du projet, on retrouve Igor Louboff. À 34 ans, après un diplôme à la London School of Economics et des expériences au sein du ministère des affaires étrangères et de l'ONU, il décide d’ouvrir ce lieu dans la Suisse normande. Prenant le contrepied de l'inertie des projets lancés par les grandes institutions, El Capitan offre ainsi la possibilité de travailler sur des initiatives concrètes et locales, dont l'impact positif sur les territoires peut se voir plus facilement... et plus rapidement.
Il est rejoint dans cette aventure par Adrien Desplat, 34 ans, Hélène Vuong, 35 ans et Aline Massy, 28 ans. Tous trois diplômés en commerce, biologie ou chimie. À El Capitan, ils accueillent notamment de jeunes urbains qui veulent retrouver le lien avec la campagne.
Ancré au sein d’un territoire rural qui a beaucoup souffert de la métropolisation, c'est l'occasion de tester et développer des initiatives concrètes. Dans l'Orne, on manque d'agriculteurs comme de médecins, et tout service est bon pour dynamiser le territoire : recyclerie, livraison alimentaire en circuit-court, énergies renouvelables...
Créer les conditions pour faciliter la réorientation professionnelle et l’implication citoyenne
L'objectif du collectif qui gère El Capitan tourne autour de 3 axes : informer les citoyens par des rencontres qui se déroulent généralement dans les grandes villes, inspirer en mettant en avant des initiatives positives et enfin proposer une immersion de quelques jours, grâce au co-living.
La gestion collective des biens communs est aussi l’ADN de ce projet et intervient comme une base pour tendre vers un modèle de société plus durable et moins pyramidal. Tous les membres de l’association participent ainsi à faire vivre ce lieu sur la base de l’autogestion mais les personnes qui y viennent en co-living sont invités à s'en emparer et à le faire vivre le temps de leur passage.
Rencontres, échanges, responsabilité et bienveillance sont au coeur de ce projet qui propose les conditions idéales pour faciliter la reconversion professionnelle et développer l’éco-citoyenneté. C'est aussi une manière concrète d'explorer des possibles à seulement deux heures de Paris.
Alors, demain, tous à la campagne ?