

Comment les Pays-Bas sont devenus le premier pays sans chien abandonné
Nos voisins européens ont mis place des sanctions et quelques règles et tout s’est arrangé en quelques années : il n’y a plus un seul chien errant aux Pays-Bas.
2021 M05 19
Après la chute de la pollution atmosphérique et une baisse des agressions homophobes, la pandémie Covid-19 présente un nouvel avantage insoupçonné : les abandons d'animaux ont diminué depuis mars 2020. Et c'est la SPA qui nous l'apprend.
En 2020, elle a recueilli "seulement" 40 000 animaux (-14 % face à 2019) grâce au programme Adoption Solidaire lancé pour permettre aux Français d’aller adopter chien ou chat dans les refuges. Cela a évité des euthanasies en masse d’animaux errants et permis à beaucoup de ne pas passer le confinement seul.
Rebelote en 2021, les abandons sont en baisse de 22 % sur le premier trimestre, du fait des restrictions de déplacement qui ont rendu impossible de partir en vacances. Ce qui pose question : pourquoi les Français abandonnent-ils leurs animaux ? Égoïstement, parce qu’il les empêche de se déplacer loin ? Sans doute, mais aussi parce qu’ils ont récupéré ces bêtes dans la rue sans prendre conscience de leur engagement. C’est sur cette ligne que les Pays-Bas ont trouvé la solution.
Nos animaux de compagnie ne doivent pas être des « victimes collatérales » du #COVID19 : alerté par la SPA sur les risques de saturation de ses locaux, le Gouvernement accorde à partir de jeudi une tolérance concernant les déplacements pour l’adoption d’animaux en refuge. pic.twitter.com/ItJRP7YFJy
— Christophe Castaner (@CCastaner) April 11, 2020
Les Pays-Bas sont LE pays du vélo... et des chiens
On le sait peu, mais c’est chez nos voisins hollandais qu’a été créé la première société de protection des animaux, à la Haye en 1864. Puis la première loi interdisant de maltraiter ses animaux. C’est donc normalement qu’ils sont devenus le premier – et le seul - pays sans aucun chien errant. Et pour arriver à ce score, ils n’ont euthanasié aucun animal.
Tout repose sur une campagne de stérilisation nationale, telle que l’avait défendue l'anthropologue locale Isabelle Sternheim qui a étudié deux siècles de co-existence hommes-chiens dans nos sociétés. Ainsi, les animaux ne font pas des petits dont personne ne veut. Mais le pays ne s’est pas limité à une castration : profitant que chaque chien passait devant un vétérinaire, ils en ont profité pour les examiner et les vacciner. Les chiens ont aussi été pucés et rendus à leurs propriétaires. Le tout était obligatoire, mais gratuit.
Niet te doen zoveel schattigheid. pic.twitter.com/UzcV2sMx0Y
— Isabelle Sternheim (@Respect_4life) April 18, 2021
(Isabelle Sternheim est comme 1 Néerlandais sur 5 : elle possède au moins un chien. Voire deux ou trois...)
La police des chiens
Cette campagne est connue sous le nom CNVR pour Collect, Neuter, Vaccinate & Return ou, dans la langue de Brigitte Bardot : « Recueillir, Stériliser, Vacciner, Restituer ». Lancée en 2016, elle a permis de stopper la reproduction sauvage. Mais sa force est d’avoir été combinée avec une autre loi pro-animaux : tout chien pucé abandonné entraîne la condamnation de son propriétaire à une amende de 16 000 €. Toute violence ou cruauté exercée sur un chien est passible de 3 ans de prison. Pour s’assurer que ces règles soient respectées, la police a ouvert un département dédié. Ses agents sont là pour sauver les chiens en danger et enquêtent sur tout animal maltraité ou abandonné. Quiconque trouve un chien sauvage doit les contacter en urgence.
Le résultat de ce programme ne s’est pas fait attendre. En 3 ans, 70 % des chiens du pays ont été stérilisé et pucés. En 2020, il n’y avait plus aucun chien errant dans les rues. Pourtant les toutous n’ont pas disparu : 1 néerlandais sur 5 possède un chien et en majorité, ils l’ont récupéré dans les 200 refuges du pays plutôt qu’en animalerie. Normal : acheter un chien d’élevage est soumis à une taxe alors que les refuges de la LICG ne la font pas payer. Punir ET inciter, la carotte et le bâton… tout est bon.
« Chaque année, la LICG (SPA néerlandaise) recueille 70 000 chiens et chats dont un peu moins de la moitié trouve un nouveau propriétaire depuis leur site internet. »
En conclusion, notons que ce programme serait applicable en France ou nous avons déjà des bases légales. L’abandon d’animaux domestiques est un délit jugé en correctionnelle et puni de 2 ans de prison et 30 000 euros d’amende... Mais les recherches ne sont pas faites et les propriétaires rarement condamnées. Cette année mise à part, la SPA enregistre près de 100 000 abandons chaque année, dont de plus en plus de furets, lapins et petits mammifères... Il reste deux mois avant que les aires d'autoroutes se transforment en chenils, il est encore temps de s'activer.
Biking the dogs😃😃
— A Peace Of Art (@APeaceOfArt2) May 21, 2018
Bike country
The Netherlands#doglovers #dogsoftwitter #DogLover
. pic.twitter.com/650r7hnoSi