Quelles sont les alternatives heureuses aux EHPAD ?

Sur le papier, les EHPAD sont une super solution pour les seniors dépendants. Mais depuis le scandale Orpea, certaines familles se montrent réticentes et cherchent ailleurs… Voici les alternatives actuelles.
  • Si vous avez un peu suivi l’actualité intergénérationnelle de ce début d'année, vous savez que les EHPAD (établissement hospitalier pour personnes âgées dépendantes) n’ont pas vraiment le vent en poupe. Surtout pas ceux gérés par le groupe Orpea, actuellement au cœur d’un scandale pour maltraitance sur des résidents et résidentes. 

    Sans transition, il y a en France beaucoup d’établissements où les personnes âgées sont très bien traitées (et heureusement !). Mais si on ne veut pas prendre le risque ? Et si l'on n’a pas les moyens de mettre sa mère, son grand-père, sa grande-tante en maison de retraite ? À la lecture du rapport annuel de la Cour des comptes, publié le 12 février 2022, il y a de quoi être inquiet. Selon les Sages de la rue Cambon, les EHPAD connaissent « des difficultés structurelles ». En fait, c’est le modèle même de l’EHPAD qu’il faut faire évoluer. 

    Pénurie de soignants, 20 % d’absentéisme, insuffisance de la prise en charge médicale… Les EHPAD français s’essoufflent et ce sont les résidents qui trinquent. Alors, quand on vit aux côtés d'une personne âgée dépendante et qu’on ne peut pas se prendre soi-même en charge, on fait quoi ?

    Bonne nouvelle, des alternatives aux EHPAD existent, et on vous dit lesquelles !

    Le maintien à domicile

    Les services sont nombreux pour permettre aux seniors de rester le plus longtemps possible chez eux : SAAD (Services d’Aide et d’Accompagnement à Domicile), SSIAD (Services de Soins Infirmiers à Domicile) ou encore SPASAD (Service Polyvalent d’Aide et de Soins A Domicile).

    Il est également possible d’être hospitalisé chez soi (HAD) ou de recevoir des soins palliatifs à domicile. Mais plus on vieillit, plus ces services coûtent cher. Vieillir chez soi revient à 584 €/mois en moyenne pour les 65-75 ans. Au-delà de 85 ans, la facture grimpe à 1836 €/mois. 

    Les résidence-services seniors 

    À mi-chemin entre la maison de retraite et le maintien à domicile, ces résidences sont idéales pour les personnes âgées encore autonomes qui souhaitent rompre avec l'isolement. Groupement d'habitations individuelles, elles sont souvent articulées autour d’espaces verts. L'avantage : les services qu'offre ce type d'hébergements sont nombreux (restaurants, coiffeur, salon commun...). Par contre, les résidences seniors ne sont pas médicalisées, il n'y a donc pas de personnels soignants sur place. 

    Le coût d'un logement en résidence senior comprend en général le loyer de l'appartement, les charges locatives, les frais de services, les prestations (incluses ou à la carte)... Difficile d'estimer un coût total moyen, puisqu'il fluctue selon plusieurs critères (localisation, taille du bien, nature des prestations).

    Le groupe Domitys, gestionnaire de résidences seniors, donne sur son site les exemples suivants : pour un couple vivant dans un 2 pièces à Saint-Nazaire, en demi-pension, le coût s’élève à 2219 €/mois en moyenne. Pour une personne seule résidant dans un studio à Calais et bénéficiant des services inclus dans le loyer (ici Internet, téléphone, accès aux espaces communs et aux activités, services de sécurité et d'accueil, navettes), le prix sera de 999 €/ mois.

    © Nexity 

    Les familles d'accueil

    Seules ou en couple, les personnes âgées sont accueillies par des familles agréées par le conseil départemental. L’accueillant peut soit être rémunéré directement par la personne qu’il accueille (dans le cadre d’un contrat de gré à gré) ou être salarié d’un organisme spécialisé. L'accueil de vos aînés peut-être temporaire, permanent, à temps partiel ou séquentiel (par exemple uniquement le week-end).

    Installer votre aîné dans une famille d'accueil vous reviendra en moyenne entre 1500 € et 1800 €/mois. Il existe par ailleurs de nombreuses aides sociales pour faire baisser cette facture.
     

    Les Unités de Soins de Longue Durée 

    Ces unités spécialisées sont généralement associées à un établissement hospitalier. Y sont accueillies les personnes âgées très dépendantes ayant besoin d’un suivi médical constant. Attention cependant, l'intégration dans une USLD se fait seulement sur prescription médicale. 

    Si le coût de la prise en charge médicale est assumé par l'Assurance maladie, il revient au senior ou à sa famille de payer les frais en rapport avec l'hébergement et la dépendance. Ces frais varient selon l'établissement et le degré de perte d'autonomie (les « GIR »). Par exemple à la Pitié Salpêtrière (à Paris), l'hébergement coûte 77,21 €/jour en chambre simple. Le forfait dépendance lui, s'étend de 6,57 € à 24,41 €/jour. Au Centre hospitalier Claude Dejean (en Ardèche), il faut compter entre 65,82 € et 85,48 €/jour pour le logement et les services liés à la perte d'autonomie.

    La colocation

    Et non, la coloc ça n'est pas que pour les jeunes ! Aujourd'hui, elles peuvent être intergénérationnelles ou entre seniors. Comme n'importe quelle colocation, le prix va dépendre de la localisation géographique et du type de logement. Mais souvent, lorsqu'il s'agit d'une colocation intergénérationnelle, c'est avant tout un échange de bons procédés : la personne âgée loue une chambre à bas coût (à un étudiant par exemple) contre une présence et quelques services. 

    À Beauvais, les Petits Frères des Pauvres des Hauts-de-France ont créé la maison du Thil : une « colocation à responsabilité partagée » dédiée aux personnes âgées souffrant d’Alzheimer. 

    Le gouvernement estime que le nombre de seniors de plus de 85 ans, passera de 1,4 millions aujourd’hui, à 5 millions en 2060. La prise en charge de cette population âgée et dépendante s'annonce un défi de taille pour la France. Peut-être devrions-nous prendre exemple sur le Danemark, « le pays où les seniors sont rois » ?

     

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