fermier indien et ses 3 vaches

En Inde, la bouse de vache se pose en alternative aux énergies fossiles

La pratique est connue depuis des millénaires en Asie : les bouses de vaches, une fois séchées, forment un combustible très efficace. Et c'est bien sûr sur cette énergie renouvelable que compte s'appuyer le gouvernement Indien, qui a inauguré une centrale chargée de transformer chaque jour 500 tonnes de bouses en énergie.
  • Dans la vie, rien ne se perd et tout se transforme. Si l’adage est depuis longtemps connu, il n’a jamais été autant présent dans les esprits depuis que l’économie circulaire s’impose petit à petit dans notre quotidien et offre de multiples manières de faire de nos déchets des ressources potentielles. On se rend compte, par exemple, que les restes alimentaires et les épluchures peuvent être transformés en gaz vert, ou que des pépins de raisin peuvent servir à confectionner de jolies sneakers. 

    Un nouvel exemple de cette inventivité nous provient d’Inde, où le gouvernement vient d’inaugurer une vaste centrale à biomasse qui permet, grâce aux bouses de vaches, de créer de l’énergie pour alimenter les industries locales, les bus où les habitants du pays. 

    vaches dans une ville

    Trouver des alternatives pour se passer du charbon 

    L’Inde, vaste pays qui compte 1,4 milliard d’habitants, est l’un des pays du monde les plus gourmands en énergies fossiles puisque sa production d’énergie dépend à 70% du charbon et du pétrole. Les villes indiennes figurent ainsi parmi les centres urbains les plus pollués de la planète, où plus d’un million de décès par an est liée à la pollution atmosphérique. 

    Là-bas, comme dans de nombreux pays d’Asie, les bouses de vaches - tout comme les bouses de Yacks en Mongolie, par exemple - sont traditionnellement séchées afin de produire un combustible qui permet aux habitants de se chauffer. Une pratique qui n’est pas sans conséquences sur l’environnement puisqu’elle relâche beaucoup de CO2. 

    Mais avec ce nouveau projet lancé par le gouvernement Indien, les bouses de vaches sont mélangées à des déchets ménagers pour produire du biométhane et un résidu organique, appelé digestat, qui peut retourner ensuite dans les fermes comme engrais. L’énergie produite - entièrement renouvelable - permet ensuite d’alimenter des véhicules ou des industries. 

    La première centrale inaugurée dans le pays devrait traiter environ 500 tonnes de déchets par jour, et le gouvernement indien souhaite en installer 75 autres au cours des deux prochaines années.

    vache inde ville

    L’élevage, une importante source de pollution au méthane

    L’utilisation de ce qu’on appelle aussi les effluents d’élevage est une pratique également très répandue en France et en Europe où de nombreux agriculteurs s’associent pour créer des unités de méthanisation qui permettent de se substituer au gaz naturel fossile afin de chauffer les habitations pour remplacer le diesel par du bioGNV, pour faire rouler proprement les voitures. 

    C’est aussi une manière de “compenser” en quelque sorte les externalités négatives qui sont liées à l’élevage, et en particulier à l’élevage bovin qui, comme chacun le sait, est l’une des activités les plus polluantes qui existent aujourd’hui à cause des émissions de méthane. 

    En Inde, le sujet est d’autant plus important que la vache est un animal sacré et que le pays a banni les abattoirs. Le fait de récupérer leurs effluents afin de les valoriser représente donc aussi, sur le plan social, une manière d’assainir les villes et les campagnes du pays. Un procédé win-win pour les habitants et pour la planète. 

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