L’éco-puericulture : des vêtements pour bébé écolo

Elle en avait assez du matériel de puériculture gavé de produits chimiques. Une jeune maman entrepreneuse a lancé Pitigaia, une marque qui propose des articles les plus éco-conçus possibles pour les 1000 premiers jours si importants des bambins.
  • Bisphénol A, phtalates, composés organiques volatiles, la liste des perturbateurs endocriniens donne le vertige. Dès leur conception, les bébés sont exposés à de nombreux produits nocifs. C’est au cours de ses grossesses qu’Aline Gros, déjà très sensibilisée à la santé environnementale, a pris pleinement conscience de la toxicité de nos modes de consommation. « La puériculture classique met entre les mains de nos bébés des doudous en polyester qu’ils machouillent et qu’ils frottent sur leur visage. Ils ingèrent donc au passage quantité de microparticules » s’indigne-t-elle. Pas question pour cette styliste modéliste de formation de rester les bras croisés. « Quand on réalise, on ne peut plus faire comme avant. Alors, pendant mes grossesses, j’ai cousu des tapis d’éveil et des jouets en tissu. J’ai choisi de les faire avec un coton biologique certifié, éthique, écologique et responsable ».

    Un catalogue d’une quarantaine d’articles qui va du doudou à la gigoteuse

    C’est le point de départ d'une aventure entrepreneuriale d’éco-puericulture qui débute en 2018. « En me remettant à la couture, j’ai réalisé que je ne voulais plus arrêter. J’ai monté une petite structure pour vendre des objets de puériculture écologiques, les même que ceux que j’avais faits pour mes petits » précise Aline. Désireuse de développer son activité, elle intégre ensuite une coopérative d’activité et d’emploi, une CAE. Avec une autre maman entrepreneuse, elles y construisent une offre complète d’articles écolos pour bébés. Au catalogue, des langes, des capes de bain, des gigoteuses, des bavoirs, des doudous, des lingettes, des anneaux de dentition etc. soit une quarantaine de références au total qu’elles fabriquent avec leurs petites mains puis qu’elles vendent elles-mêmes sur les marchés, les salons ou dans des boutiques de créateurs. « On est sorti de la coopérative quand on a trouvé des distributeurs ».

    « L’économie sociale et solidaire est une valeur très importante pour nous. »

    La marque Pitigaia voit le jour peu après. Une partie de la production est confiée à des ateliers de confection locaux qui gravitent dans le secteur de l’économie sociale et solidaire et aussi à des ACI, des ateliers et chantier d’insertion charentais, la région d’Aline Gros. « L’économie sociale et solidaire est une valeur très importante pour nous. Le public des ACI est éloigné de l’emploi. Il fallait des produits adaptés à des gens en formation. Et il y a le côté pratique d’être à proximité pour leur apporter les matières et les former ».
    Parallèlement, le site internet est créé et forcément, tout ce qui y est vendu est fabriqué par Aline ou ses ateliers avec des produits irréprochables. Le textile est fait avec un coton bio high quality -on l’a déjà dit- et les anneaux et hochets de dentition, par exemple, sont fabriqués à partir de bois de hêtre non traité ou du silicone haut de gamme, sans aucune toxicité évidemment.

    La bouillotte sèche qui soulage beaucoup de maux

    Le best-seller de la boutique en ligne : la bouillotte sèche. « C’est un coussinet rempli de pois chiche bio qu’on met dans une enveloppe de coton bio et dans une mini taie d’oreiller. Ils soulagent plein de maux. Réchauffé, il calme les coliques du nourrisson, les engorgements des mamans qui allaitent ou même les douleurs menstruelles. Mis au congélateur, il va réduire et calmer les bosses et les ecchymoses des bébés casse-cous ». Bref, un produit multifonction qui convient aux bébés comme aux mamans. Presque le graal !

    L’éco-puericulture : un jeu d’enfant

    Mais l’enjeu majeur de la fondatrice de Pitigaia reste de faire de la sensibilisation aux perturbateurs endocriniens à un niveau national. « Nos produits sont devenus des prétextes et des supports pour défendre cette cause qui nous est chère. On veut démocratiser un maximum. On ne veut pas devenir un produit de luxe. Pour toucher tout le monde, on veut être présent dans toutes les grandes enseignes d’articles pour bébés ». Aline Gros a créé le groupe Facebook « L’écopuericulture, un jeu d’enfant ». Sa mission : sensibiliser à la santé environnementale et co-construire avec sa communauté une puériculture utile et définitivement écologique.

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