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La destruction des vêtements invendus, c'est bientôt fini en Europe

La Commission européenne souhaite ajouter l’interdiction de détruire les chaussures et les vêtements invendus à une nouvelle réglementation sur l’éco-conception qui vise à rendre les produits de consommation plus faciles à réparer et à recycler. Cette interdiction favorisera le réemploi des textiles et devrait réduire la pollution.
  • Chaque année, le secteur de la mode et du prêt-à-porter produit plus de 129 milliards de vêtements. Un montant colossal et une source de pollution parmi les plus importantes. L’empreinte carbone du secteur de la mode est ainsi estimée à 1,2 milliard de tonnes de CO2 chaque année. Mais c’est surtout en matière de gaspillage que cette industrie se démarque.

    En effet, chaque année, plus de 600 000 tonnes de vêtements sont jetées et terminent leurs vies dans des décharges à ciel ouvert en Afrique ou en Amérique du Sud, quand elles ne sont pas simplement détruites, c’est-à-dire incinérées. Une aberration à laquelle l’Union Européenne souhaite s’attaquer dès à présent. 

    C’est le cadre d’une position adoptée ce lundi 22 mai par le Conseil de l'UE, au sujet d'un projet de règlement sur l'écoconception qui concerne tous les produits consommés dans l'UE, y compris les appareils électroniques. Ce texte, présenté par la Commission européenne en mars 2022, fixe de nouvelles exigences dans la conception des produits. 

    L'objectif de cette mesure est de limiter l'impact de ces derniers sur l'environnement, de les rendre plus fiables, réutilisables et réparables, mais aussi plus faciles à recycler et plus efficaces en matière de ressources consommées. Et dans le cadre de cette réglementation, les 27 pays membres de l’UE ont décidé d’interdire la destruction des chaussures et vêtements invendus. 

    vêtements fast-fashion

    Améliorer la traçabilité et l'information sur les produits

    L'UE a ainsi affirmé dans un communiqué auprès de l’AFP vouloir « renforcer l'ambition de cette législation », en y ajoutant l'interdiction de détruire des textiles, chaussures et vêtements invendus. Il s'agit de « réduire l'impact environnemental de vêtements et accessoires qui sont produits mais jamais utilisés », a-t-il précisé.

    La proposition de la Commission introduit par ailleurs pour les vêtements, comme pour une large gamme de produits de consommation, un « passeport numérique » sous la forme d'un QR code. Ce dernier permettra aux consommateurs de connaître l'incidence de leurs achats sur l'environnement. On y retrouvera des informations variées sur la traçabilité du produit, ou encore sur les matériaux utilisés.

    Une manière de renforcer l'information aux consommateurs afin d'être plus transparent mais aussi de rendre visible les dérives de certaines marques. Ces informations, sur les matériaux par exemple, permettront également de renseigner sur leur recyclabilité. 

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