2020 M10 30
« J’ai toujours eu l’intention de faire de l’épicerie fine pour chiens. J’avais remarqué que ça manquait. »
Inutile de préciser que Piers Garnham adore les toutous. D’ailleurs il en possède trois : un pitbull, un terrier et un border. Très concerné par tout ce qui touche au bio, c’est un fervent adepte du recyclage. C’est ce qui l’a poussé à lancer la première gamme de friandises écoresponsables et premium pour chiens. Il a mis près de six années à mûrir son projet. Mais une seule a été nécessaire pour mettre au point le processus de fabrication avec l’aide d’un boulanger de Sarlat, en Dordogne, qui, lui aussi, nourrit une passion pour les chiens.
Piers rachète leurs invendus -bio, évidemment- à des boulangers Gersois. Le pain au levain récupéré est broyé et des aliments naturels sont ajoutés à la farine recyclée. Le mélange est cuit deux fois, comme les biscuits pour les homo-sapiens. « Je voulais fabriquer un produit que les humains pourraient consommer », insiste-t-il avec son accent so british.
Un modèle d’économie circulaire
Frida, la chienne de Piers Garnham, a testé et validé toutes les saveurs. « Elle en raffole, elle pourrait ne manger que ça », se délecte-t-il. Quatre parfums différents ont été élaborés : nature, tomate-fromage, pruneau-miel, épinard-varech. Modèle de production anti-gaspi, avec ses produits de récupération, la friandise de Piers affiche également les vertus de l’économie circulaire. Excepté le varech qui provient de Bretagne, tous les ingrédients sont produits dans le Gers. Quant aux biscuits, ils sont conçus dans une biscuiterie pour « humains » à Sarlat, toujours dans le Sud-ouest.
Issu d’une lignée de meuniers depuis quatre générations, Piers n’est pas un néophyte. Sa région natale, le Kent, dans le sud-ouest de l’Angleterre, a toujours valorisé le terroir. Pendant une bonne partie de sa carrière outre-Manche, il a fabriqué de la farine et des biscuits « de très grande qualité » pour ses compatriotes britanniques. « Je ne faisais que de l’épicerie fine avec du bio, déjà », précise-t-il. Après quelques rebondissements dans sa vie professionnelle et personnelle, il s’est installé dans le Gers, il y a plus de 20 ans, où il s’est reconverti dans le graphisme. Les années passant, l’idée de ces friandises l’a taraudé. Et il est revenu en quelque sorte à ses premières amours.
« Épicerie fine pour chiens engagés »
La commercialisation de ses biscuits a démarré en mai dernier sous la marque Scraps Gourmet dont le slogan est « Épicerie fine pour chiens engagés ». Aujourd’hui, l’entreprise a une capacité de production annuelle de dix tonnes de friandises bio et devrait être rentable dès l’année prochaine. À défaut d’ouvrir un magasin d’alimentation de luxe réservé aux meilleurs amis de l’homme, Piers Garnham vend pour l’instant ses produits sur son site Internet et auprès de dix revendeurs triés sur le volet. Et il ne compte pas s’arrêter là. Il vient de concocter des friandises bio pour chevaux qui seront bientôt sur le marché et planche déjà sur un projet de repas complets bios et pour toutous, of course !