On a causé sport écologique avec la Fédération Française de Ricochets
Prendre une pierre, bien la choisir, la lancer sur un lac ou sur l’eau, et la faire rebondir à perte de vue. Qui n’a jamais essayé ? En toute discrétion, certains sont devenus pros et ils concourent à la FFR, pour Fédération Française de Ricochets, un sport reconnu dans le monde entier, à la fois écolo et respectueux de l’environnement Et non, promis, ce n’est pas une blague.
2020 M10 15
Et si les Français devenaient des experts en lancer ?
Les Japonais font des bains de forêt (« Shinrin-yoku ») pour lutter contre le stress. Les Suédois filent se ressourcer l’été dans leur « stuga », une sorte de maison de campagne en bois. Et les Français ? Du ricochet. Voilà un sport discret et original, au geste physique complexe, qui pourrait faire de nous les pionniers de l’activité en pleine nature, saine et drôle.
Baptiste Davin, président de l’association Federico (Fédération Française de Ricochets), nous explique le principe. « Les règles ne sont pas universelles mais l'idée est toujours la même : lancer un caillou avec élégance, puissance et relâchement. Chaque participant a un nombre limité de lancers, généralement trois. Les Américains déterminent le vainqueur du concours au nombre de rebonds, les Européens mesurent la distance parcourue par le caillou et les Japonais intègrent également une note de style ! ». Autrement dit, une technique à avoir, un entraînement à concevoir.
« Le ricochet est un sport intimement naturel. »
« Une des grandes quêtes du sport est la recherche du spot parfait, comprenant les bons cailloux et le bon plan d'eau. Certains voudraient des compétitions avec des cailloux artificiels ou importés, qui permettraient plus d'équité entre les ricocheurs, mais on se bat contre ça et on cherche à mettre en avant un 'sport nature' ». Se reconnecter avec les forêts, les lacs et les sentiers battus, c’est en quelque sorte le fond de ce sport qui par définition ne peut se pratiquer qu’en extérieur. Mais Baptiste Davin va encore plus loin. « Preuve de notre attachement à la nature : on raille celui d'entre nous qui, au cours d'une randonnée en montagne, ramasse un caillou et le conserve pour le lancer sur un plan d'eau plus bas en altitude. On s'efforce uniquement "d'élever" un caillou afin de ne pas contribuer à l'érosion du massif (et également s'alourdir considérablement le sac à dos pour la montée bien évidemment) ! ». Ces ricocheurs, sont des écolos à rebonds ?
Post Covid 19, on prend du temps pour s’amuser et se recentrer
Les bienfaits du sport ne sont plus à prouver. Mais bien plus qu’une balade en forêt ou en montagne, le ricochet offre une occasion de se recentrer sur son plaisir, sa joie et travailler son humilité. « Le ricochet est une pratique qui fait sourire, tout le monde a déjà lancé un caillou dans un plan d'eau pour tenter de le faire ricocher. Nous souhaitons garder cette légèreté, ce côté ludique et festif au sein de notre association. Cependant, quand il s'agit de lancer un caillou le plus loin possible, je peux vous dire que ça ne rigole plus ! Il suffit de regarder d'éminents ricocheurs comme Keisuke Hashimoto ou Kurt Steiner lancer, pour comprendre que ça n'a rien d'une plaisanterie ! En plus de dépasser les limites de l'imaginaire en nombre de rebonds et de distance, ces deux-là ont développé des mouvements d'une élégance rare, qui devrait ravir les amateurs du beau geste ! ».
On vous laisse préparer l’entraînement en suivant cette fine équipe sur leurs réseaux sociaux. Alors en pleine préparation des championnats de France de ricochets, prévus pour l’été prochain, ce sport écolo n’a pas fini de nous faire plonger – et sourire. De rigueur, vu le contexte.
Pour les suivre, c'est par là.
