ballon dirigeable

Oubliez l'avion vert, le futur du transport aérien, c'est le ballon dirigeable

Gonflés à l'hélium et équipés de moteurs électriques, les ballons dirigeables représentent l'avenir du transport aérien et pourraient se poser en alternative à l'avion, trop clivant et trop polluant. Plusieurs entreprises françaises et européennes travaillent actuellement sur de premiers prototypes.
  • Les émissions du secteur aérien représentent actuellement près de 2% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Ça ne paraît pas beaucoup, mais cela pèse en réalité énormément dans notre empreinte carbone car presque 40% des trajets effectués en avion le sont en fait sur de courtes distances qu’il est possible de faire en train.

    Par exemple, la ligne Paris-Nice est la plus fréquentée de France, avec 3 millions de passagers chaque année… Or, prendre l’avion sur ce trajet, c’est 160 fois plus polluant que prendre le train. Et au rythme actuel du réchauffement climatique, c’est compliqué de continuer dans cette voie à moins de décarboner complètement le mode de propulsion des avions.

    C’est ici que deux écoles s’opposent. D’une part, les technophiles assurent qu’il est possible de créer des avions verts, propulsés à l’hydrogène obtenu par des énergies renouvelables, et qui seront donc moins polluants. D’autre part, il y a celles et ceux qui refusent de prendre l’avion - au moins sur de courtes distances - et qui réclament un meilleur réseau ferroviaire.

    Mais, au milieu de tout ça, il y existe une 3ème voie qui s’ouvre à nous, en remettant au goût du jour une invention centenaire : le ballon dirigeable. 

    ballon dirigeable Zeppelin pendant la 1ère guerre mondiale

    Une invention centenaire… mais pas toujours heureuse 

    Inventé à la fin du 18ème siècle et développé par la suite par de grands industriels (des frères Montgolfier en France à la très célèbre firme Zeppelin en Allemagne), les ballons dirigeables ont longtemps préfiguré l’essor de l’aviation moderne et constituaient à l’époque la promesse de voyages aériens longue distance. En 1910, c’est d’ailleurs une entreprise française (Clément-Bayard) qui réalise la première traversée de la Manche (Paris-Londres) avec 7 personnes à bord

    Dans les années 1930, les dirigeables Zeppeling seront les maîtres de l’air dans le monde. Le Graf Zeppelin effectue ainsi le premier tour du monde en 1929. Au total, il parcourera plus d'un million et demi de kilomètres au cours de 590 vols, dont 143 traversées de l'Atlantique. Entre 1928 et 1937, pas moins de 13 110 passagers empruntent ce mode de transport propulsé à l’hydrogène. 

    Cependant, de nombreux accidents liés au mauvais temps mais aussi à l’inflammabilité de ces engins mettront fin à l’exploitation commerciale des ballons dirigeables… jusqu’à récemment ! Car à l’heure de la transition écologique, de nombreux projets de ballons dirigeables sont en train de voir le jour. 

    ballon dirigeable Flying Whales

    Des premiers vols commerciaux en 2026 ? 

    L’entreprise allemande Zeppelin, telle le Phénix, est ainsi relancée dans les années 1990 et opère 3 ballons dirigeables en ce moment. Ils sont utilisés pour de la publicité ou des opérations de surveillance, et ne sortent qu’au printemps et en été afin d’éviter les mauvaises conditions météo. 

    Mais d’autres entreprises envisagent d’aller plus loin. En France, par exemple, l'entreprise Flying Whales (Baleines volantes) travaille depuis 2012 sur un immense ballon dirigeable dédié au transport de marchandises. Capable d’emporter 60 tonnes de marchandise, il pourrait représenter une alternative pour le fret. En Espagne, la compagnie Air Nostrum va plus loin et envisage de mettre en service un dirigeable, fabriqué en Angleterre, capable de transporter 100 personnes sur des trajets de 300km à 400km de distance. 

    Pour le moment, le mode de propulsion de ces engins est encore à améliorer, car ils mêlent généralement de l’hydrogène ou de l’hélium avec des moteurs électriques et parfois du kérosène. Mais à terme, ce pourrait être une alternative intéressante pour remplacer les voyages en avion. D’après l’entreprise anglaise HAV, ces dirigeables hybrides “permettront de réduire les émissions de carbone de 90 %”. 

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