Vêtements, mobilier, téléphones : 3 bonnes idées pour consommer mieux sans polluer plus

L’ONU a récemment dressé 17 objectifs de développement durable, couvrant des domaines très variés. Chaque semaine, en partenariat avec l'ambassadeur français Energy Observer, les Eclaireurs mettent en lumière des solutions innovantes.

Premier ambassadeur français des Objectifs de Développement Durable de l'ONU, la mission Energy Observer sensibilise aux solutions innovantes avec son bien-nommé projet "Solutions". À l’occasion de l'imminente Semaine européenne de réduction des déchets (du 21 au 29 novembre), elle met en avant trois initiatives originales.

La Semaine européenne de la réduction des déchets, mise en place par l’UE depuis 2009, a pour but de sensibiliser les citoyens aux politiques de prévention des déchets et de promouvoir initiatives et meilleures pratiques. En résumé, elle vise à encourager la population européenne à faire attention à sa consommation et ses conséquences. Des objectifs d’éducation et d’amélioration qui ont de nombreux points communs avec la mission que s’est donnée Energy Observer autour du globe. Rien de mieux, en effet, que de devenir soi-même un acteur du changement.

« Chaque Français produit en moyenne 568 kilos de déchets par an. »

On sait par exemple depuis plusieurs années que l’industrie du textile est la deuxième industrie la plus polluante au monde. La fast fashion, c’est-à-dire le fait d’acheter des articles de mode à petit prix et de renouveler l’entièreté de sa garde-robe à chaque saison, s’est imposée au fil des ans comme une de nos habitudes de (sur)consommation aux conséquences les plus dramatiques.

Petit Pli, grandes idées

Une start-up londonienne au nom très frenchy a donc imaginé un concept original : « Pour pallier la non-durabilité de l'industrie du textile, Petit Pli a inventé des vêtements dépliables pour enfants, qui peuvent les accompagner de leurs 9 mois jusqu'à leurs 4 ans, soit sept tailles différentes ! », s’enthousiasment les aventuriers du navire Energy Explorer.

C’est un ancien ingénieur en aéronautique, Ryan Mario Yasin, qui a eu l’idée de s’inspirer des satellites pliables qu’il participait à confectionner, pour dessiner des vêtements qui « se déplient » façon origami, suivant la courbe de croissance de l’enfant. « Mais Petit Pli ne s’arrête pas là. Les vêtements sont composés de plastiques recyclés et participent ainsi au recyclage de ces déchets », insiste Energy Observer. Covid oblige, Petit Pli s’est également mis à la fabrication de masques pour adultes, facilement extensibles jusque sous le menton grâce à leur matière innovante.

Les ressourceries, des "centres de traitement alternatifs du déchet"

Retour en France, à Montgeron (Essonne), près de Paris, à La Fabrique à Neuf, une ressourcerie comme il en existe 150 dans le pays (elles emploient actuellement plus de 3000 salariés dans tout l’Hexagone). Si le réseau des ressourceries existe depuis des années, il s’est fortement développé cette dernière décennie et entend devenir une étape primordiale dans la gestion et le traitement des déchets. « Plus le territoire français sera maillé, plus on sera vertueux dans la manière dont on gère le déchet », assure Cyril Henri, fondateur.

Ce dernier définit sa ressourcerie comme « un centre de traitement alternatif ». Le principe est simple : on y collecte des déchets domestiques pour les réparer, les transformer et les revendre, sur le modèle de l’upcycling, un mélange de recyclage et de réemploi. Les objets sont ensuite vendus à un prix abordable, afin de bénéficier au plus grand nombre. « La quantité de déchets ainsi réemployée et revalorisée est passée de 10 000 tonnes en 2003 à 40 800 tonnes en 2016 », explique Energy Observer. De quoi faire baisser la triste moyenne de 568 kilos de déchets que produit chaque citoyen français annuellement.

Fairphone : Allô maman bobo

Parmi les centaines de tonnes de déchets produits par les foyers français chaque année, le matériel électronique, à l’impact écologique notoirement désastreux, tient une place de choix. C’est pourquoi Fairphone, premier téléphone portable éthique, a été conçu pour être réparé facilement. « Il ne contient aucun minerais de sangs et utilise au maximum des matériaux recyclés », assure la PDG de l’entreprise néerlandaise, Eva Gouwens.

Les "minérais de sang" sont le surnom donné aux métaux précieux indispensables à la fabrication d’un téléphone mobile lorsque ces derniers proviennent de zones où l’extraction de ces ressources fait l’objet de conflits armés. Résultats : des conditions de travail déplorables et aucun contrôle possible. 

Fairphone, quant à lui, est né il y a cinq ans à Amsterdam, avec l’objectif de proposer un téléphone à l’impact réduit sur la planète. « Le design de ce téléphone est conçu pour être facilement réparé, démonté. Ses modules : caméra, batterie, haut-parleurs, peuvent être remplacés. Pas question de jeter le téléphone s’il devait dysfonctionner. » En effet, les différentes générations de Fairphone sont construits pour durer et peuvent même s’améliorer avec de nouveaux composants plus performants mis sur le marché. Même le plastique de la coque est issu du recyclage. De plus, l'entreprise s'assure que les conditions de travail des ouvriers sont humaines, même si elle reconnaît qu'il est difficile d'être éthique à 100% quand il s'agit de composants électroniques...

« Le combat de Fairphone est de proposer des téléphones qui ont la plus longue durée de vie possible, vu les dégâts occasionnés par cette industrie sur l’environnement. Plus les téléphones seront durables, mieux la planète se portera », conclut Energy Observer.

Energy Observer est, à l’origine, le nom du premier navire autonome en énergie, à la fois plaidoyer et laboratoire de la transition écologique. Toutes les informations sur le projet sont à découvrir ici.

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