deux femmes qui travaillent

3 grandes pistes pour réduire le décrochage scolaire en France

Une récente étude menée par l'IFOP permet de comprendre les mécanismes du décrochage scolaire et de mettre en lumière des pistes pour réduire cette problématique qui touche 1,5 million de personnes en France.
  • NEET : c’est un acronyme anglo-saxon qui qualifie les personnes ni en emploi, ni en études, ni en formation (Not in Education, Employment or Training). En France, on estime que près de 1,5 million de personnes sont concernées soit 12,9 % des jeunes de 15 à 29 ans. Parmi eux, 47 % sont au chômage, 20 % sont inactifs et souhaitent travailler mais ne remplissent pas les critères de disponibilité ou de recherche d’emploi et 33 % sont inactifs et déclarent ne pas souhaiter travailler, pour des raisons diverses (s’occuper d’enfants, problèmes de santé, etc.).

    La part de jeunes qualifiés de NEET est cependant très faible à l’âge de 15 ou 16 ans du fait de la scolarité obligatoire. En revanche, elle augmente progressivement, ensuite, pour concerner jusqu’à 16 % des jeunes de 17 à 20 ans. Un décrochage qui est généralement graduel : redoublements précoces, perte de sens à l’école, problèmes de comportements et, enfin, abandon des parcours de formation. 

    femme triste

    Les femmes, plus concernées que les hommes ? 

    La lutte contre le décrochage est d’autant plus importante qu’elle touche de manière inégale la population en fonction de l’âge. En France, la part de NEET parmi les 15-29 ans est globalement plus élevée pour les jeunes femmes (13,7 %, contre 12,1 % pour les jeunes hommes). Mais la différence se fait aux alentours de 22 ans. D’après les chiffres de l’INSEE, avant 21 ans, ce sont davantage les hommes qui sont en situation de décrochage et les jeunes femmes sont davantage scolarisées. 

    En revanche, à partir de 22 ans, la tendance s’inverse. On constate alors que la part de NEET recule parmi les hommes et continue d’augmenter pour les jeunes femmes qui doivent, pour beaucoup, abandonner leurs études en raison de grossesses. Parmi les NEET, près de deux femmes sur trois entre 25 et 29 ans sont mères, soit deux fois plus que parmi celles en emploi, en études ou en formation.

    étudiant qui s'ennuie

    Quelles solutions pour réduire le décrochage scolaire ? 

    L'éducation nationale fait évidemment du décrochage scolaire une priorité et la loi propose d’ailleurs “le droit au retour en formation pour tous les jeunes sortis du système éducatif sans diplôme ni un niveau suffisant de qualification”. Une priorité nationale, notamment car la France fait partie des pays de l’Union Européenne où la part des NEET parmi les jeunes est la plus forte. 

    D’après une étude réalisée récemment par l’IFOP auprès de ces jeunes en décrochage, 3 grandes pistes de réflexion existent pour réduire le décrochage scolaire. La première, c’est l’amélioration de l’orientation au lycée. D’après l’étude, plus de trois NEETS sur cinq estiment qu’ils auraient pu poursuivre leurs études s’ils avaient été mieux conseillés sur leur orientation. 

    Ils sont aussi 56% à estimer qu’une aide financière à un moment donné aurait pu leur permettre de rester ancrés dans le système scolaire. Les NEETS expliquent d’ailleurs en grande majorité qu’ils ont quitté le système scolaire pour aller chercher un travail rémunéré. 

    La formation des professeurs est aussi pointée du doigt par les profils ayant décroché du système scolaire. Non pas pour critiquer l’enseignement qui est donné en France, mais plutôt pour souligner qu’un meilleur investissement des professeurs à leurs côtés aurait pu les aider. 

    Enfin, il y a beaucoup d’associations et de structures qui proposent aux jeunes en décrochage scolaire, ainsi qu’à leurs familles, un accompagnement personnalisé, à l’image de ce que propose ZupdeCo. Cependant, ces structures sont assez peu connues des personnes en décrochage, ce qui limite leur capacité d’action. Ici aussi, il existe donc un véritable champ d’action pour rapprocher ces associations du corps éducatif afin d’aider au mieux celles et ceux qui en ont besoin. 

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