Cancer du sein : et si on venait vous dépister chez vous !

Après la Normandie, le Mammobile, un camion rose de 19 tonnes et 13 mètres de long, véritable centre de dépistage du cancer du sein itinérant, vient de prendre la route de la Seine-Maritime. L’idée : couvrir plusieurs départements et aller à la rencontre des femmes en milieu rural.
  • Le cancer du sein est encore le plus fréquent et le plus meurtrier des cancers chez la femme. Même si depuis 2004, et 22 millions de mammographies plus tard, le lancement d’un dépistage proposé tous les deux ans a fait baisser son incidence et sa mortalité. Dans la majorité des cas, le développement de cette maladie prend plusieurs mois, voire plusieurs années. Dépisté tôt, c’est un cancer dont le taux de survie reste stable (87 %) et qui guérit dans 9 cas sur 10. Mais il y a encore en moyenne 60 000 nouveaux cas de cancer de ce type en France métropolitaine par an et près de 12 000 décès.

    Raison de plus pour dépister et lutter le plus rapidement possible contre cette maladie. Et comme près de 80 % de ces cancers se développent après 50 ans cet examen est proposé tous les deux ans aux femmes entre 50 et 74 ans. Il s’agit d’une mammographie (radiologie des seins) et un examen clinique (palpation), tout ça en 20 minutes maximum. Objectif : détecter précocement une tumeur cancéreuse afin de réduire les traitements et/ou le risque de décès. Mais toutes les françaises n’ont pas un centre de radiologie proche de chez elles. Et malheureusement depuis 2012 le taux de participation au dépistage baisse chaque année, moins d’une femme sur deux y participe !

    Face à cette situation les départements de l’Hérault en 1990, de l’Orne en 1992 puis de l’Aveyron en 2000, ont eu l’idée de créer des unités de mammographies mobiles. Ces camions, appelés Mammobiles, Bus Rose, ou Mammobus, se sont inspirés de modèles créés il y a vingt ans en Suède et en Hollande. Comment ça marche ? Dans les zones visitées par le Mammobile, toutes les femmes éligibles au dépistage sont invitées par courrier par leur Centre Régional de Coordination des Dépistages des Cancers. Elles reçoivent, en plus de leur invitation habituelle à prendre rendez-vous dans un cabinet de radiologie agréé, une proposition de rendez-vous au camion itinérant. Et ce sont elles qui choisissent.

    Une prise en charge habituelle

    Ensuite la prise en charge est la même qu’en cabinet. Une secrétaire médicale vous accueille et vérifie votre dossier. Une manipulatrice vous prend en charge pour la réalisation de la mammographie. Pour chaque sein, deux clichés sont réalisés. Vous êtes ensuite dirigée vers la salle d’examen pour l’entretien médical et la palpation. Le radiologue procède à la première lecture des clichés et si besoin à une échographie. Il vous donne un 1er compte-rendu oral. Enfin dans un délai de deux semaines, le Centre Régional vous envoie vos clichés ainsi que le compte-rendu définitif à l’issue d’une deuxième lecture par un autre radiologue. Si une anomalie est détectée, cela ne signifie pas toujours qu’il s’agit d’un cancer, vous serez alors contactée et orientée pour une prise en charge adaptée dès que possible.

    Depuis le lancement de cette opération en 2021, le Mammobile normand a parcouru trois départements et invité près de 3 000 femmes. En Seine-Maritime elles sont 11 000 à être visées. Comme en Côte d’Or, dans l’Orne ou dans l’Hérault le but est le même : toucher le plus de femmes possibles. De quoi donner des idées à tous les autres départements français...

    Pour télécharger l’outil d’aide à la décision, cliquez ici.

    À lire aussi