Des casques en... coquilles Saint-Jacques !

Quand une start-up japonaise rencontre une agence de publicité, ça donne un casque de protection en coquillage respectueux de l'environnement. Qui a dit que le secteur de la communication n’est pas sensible aux problématiques environnementales ? La preuve...
  • Selon l'Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Japon est le deuxième producteur de coquilles Saint-Jacques au monde derrière la Chine. « Hotaté » qui signifie « la voile qui est hissée » y est très populaire depuis l’ancienne époque. D’ailleurs, c’est le coquillage le plus consommé au pays du soleil levant, mais c’est également celui qui génère le plus de déchets. Et comme les huîtres, les moules et les bulots, leur stockage en attente de destruction peut générer au mieux des odeurs désagréables, au pire une contamination des sols et des eaux souterraines.

    En 2021, en pleine pandémie, les exportations du célèbre mollusque s’arrêtent brusquement à Sarufutsu, un village du district de Soya sur l’île d’Hokkaido. Résultat : une montagne de milliers de tonnes de coquilles vides (40 000 tonnes de déchets par an) et des risques de contamination des sols et des eaux. L'impact environnemental du stockage hors sol et la sécurisation du site de dépôt sont alors devenus des enjeux environnementaux et sociaux.

    SHELLMET|Protect Heads, and the Earth.

    S’inspirant du fait que dans la nature les coquilles servent de protection au mollusque qu’elles hébergent, l’entreprise Quantum a pensé qu’elle pourrait recycler ces déchets pour protéger l’homme cette fois. La start-up nipponne s’est alors associée avec l’agence de publicité TBWA Hakuhodo et l’entreprise Koushi Chemical Industry Co. pour créer des casques de protection respectueux de l’environnement, fabriqués à partir de coquilles Saint-Jacques et de plastique recyclé. En effet, l’un des composants principaux des pétoncles est le carbonate de calcium qui est un minéral pouvant être utilisé pour créer des matières premières. Un nouveau matériau est né. Baptisé Shellstic, c’est un mélange de poudre de coquillage (le carbonate de calcium) et de plastique recyclé.

    La fabrication de Shellmet (contraction de « Shell » et « Helmet » : coquille et casque en français ou Hotamet en japonais) permettrait de réduire de 36% les émissions de CO2 par rapport à l’utilisation de plastique neuf. Son design très minimaliste s’inspire du biomimétisme, c’est-à-dire de la nature, avec des nervures et des pentes pour utiliser moins de matière première et renforcer sa robustesse, supérieure d’environ 33 % à la normale. Le casque ne pèse que 400 g. L’idée était d’offrir les premiers aux 270 pêcheurs de Sarufutsu.

    En France, où nous consommons environ 150 000 tonnes de coquilles Saint-Jacques par an mais aussi 130 000 tonnes d’huîtres, deux entreprises ont décidé de recycler ce déchet encore peu revalorisé. Vivaway et Conchy l’Innov sont des pavés drainants et des dalles pour les sols des rues et des parkings. Les bonnes idées sont faites pour être partagées.

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