Green Friday, le collectif qui dit non, non, non à la surconsommation

Aujourd’hui, c’est un vendredi noir pour la planète : le Black Friday. Le Collectif Green Friday lutte contre la surconsommation que représente cette journée. Rencontre avec l'un de ces membres fondateurs : Diane Scemama.
  • A moins de vivre dans une cave sans aucun accès à Internet, impossible d’ignorer qu’aujourd’hui, c’est le Black Friday français. L’année dernière, il avait été reporté d’une semaine et avait provoqué un pic considérable de + 316 % des ventes par rapport à octobre. Pourtant, selon une étude menée en 2019 par la Maif et le réseau Envie, 85 % des Français s’interrogent sur la nécessité d’un produit avant de l’acheter.

    Un symbole de surconsommation kamikaze

    Diane Scemama, co-fondatrice de la plateforme Dream Act - qui distribue des produits de marques et d’artisans engagés - fait partie de cette catégorie. Elle est un membre fondateur du collectif Green Friday, au côté de trois autres acteurs du commerce responsable : Altermundi, le réseau national des Ressourceries et le réseau Envie.

    Extrait du manifeste du collectif Green Friday 

     

    Aux commencements du collectif Green Friday, elles étaient 80 entreprises adhérentes engagées pour la planète. Elles sont aujourd'hui plus de 500 à dire non au Black Friday, symbole par excellence d'une consommation de masse kamikaze. 

    Mais pourquoi refuser de se plier au jeu pourtant très lucratif des « super promotions » ? Pour sauver la planète, pardi ! En effet, la façon dont nous consommons à un impact sur notre environnement, comme nous l'a expliqué Diane Scemama : « notre consommation en tant que particulier n’est pas neutre, elle représente 40% des émissions de CO2 en France ! »

     

    De fausses promotions pour de faux besoins 

    La fondatrice de Dream Act est formelle, « on se laisse avoir par des besoins qu’on nous crée. » En plus d'inciter aux achats compulsifs, Diane met les consommateurs et consommatrices en garde : la majorité des promotions du Black Friday sont mensongères.  

    En 2018, UFC-Que Choisir affirmait que seulement 8,3 % des 31 603 produits en promotions suivis ont vu leur prix réellement baisser. Pas si intéressant que ça, finalement, le Black Friday... Surtout pour toutes les petites mains qui se cachent derrière la fabrication du produit soldé. 

    « Le deuxième problème que pose le Black Friday, c’est celui du prix juste. Un produit vendu -70 %, ça soulève des questions sur la rémunération de toute la chaine de valeur et sur son prix de base. »

    Une campagne de sensibilisation IRL et en ligne

    Tous les ans, le collectif Green Friday lance, dès le début du mois de novembre, une campagne de sensibilisation. « Cette année, on a fait des tops 10 des alternatives à la surconsommation » explique Diane Scamama.

    Enseignes de seconde main, de réparation... En plus de la campagne menée en ligne, des opérations écoresponsables ont été organisées dans toute la France et en Belgique par les adhérents du collectif.

    Quand on pense que les Occidentaux jetent encore 80 % des vêtements qu'ils achetent au lieu de les recycler... On se dit qu'il reste du boulot. Surtout que Diane l'admet : « Il y a encore aujourd’hui un hiatus entre notre bonne volonté et les faits ; le Black Friday est condamné et continue de séduire en même temps. » La membre fondateur du collectif garde cependant espoir... 

    « Je constate de plus en plus de jeunes marques qui se créent avec une réelle sincérité dans leur démarche et davantage d’acheteurs de produits responsables aussi. »

    La pétition lancée par les collectifs Green Friday et Make Friday Green Again a récolté à ce jour 1724 signatures. Et si nous aussi, cette année, on optait pour un shopping plus raisonnable et raisonné ?