2021 M07 6
En France, on compte actuellement 18 millions de personnes âgées de plus de 60 ans, dont 6 millions d'entre elles dépassent les 75 ans. Presque un tiers de la population française.
Pour elles, la voiture est aujourd’hui le mode de déplacement privilégié. D’abord car c’est une génération qui a grandi dans une société organisée autour de la voiture. Ensuite, parce que les offres de mobilités douces ne sont pas toujours les plus adaptées à leurs besoins et possibilités.
Pourtant, les seniors ne sont pas moins écolos que les autres. Et les accompagner vers des mobilités plus respectueuses de l’environnement représente aussi un enjeu d’autonomie et de santé essentiel à leur épanouissement.
Quand abandonner sa voiture revient à perdre son autonomie
Pour ces jeunes ou moins jeunes retraités, délaisser la voiture n’est pas une chose facile. Pour leur génération, la voiture individuelle était un symbole de liberté et d’évasion. C’est aussi ce qui est le plus pratique pour leurs déplacements du quotidien.
En général, le fait de ne plus pouvoir conduire est d’ailleurs une étape difficile car cela signe le début d’une perte d’autonomie. Ce qui amène aussi d’autres problèmes car bon nombre d’entre eux repoussent au maximum leur démotorisation. Ainsi, l’âge moyen d’abandon de la voiture se situe aux alentours de 80 ans.
Évidemment, l’avènement de la voiture autonome pourrait être une super solution. Mais ça n’est pas encore pour demain. Et d’autre part, rien ne prouve actuellement que le véhicule autonome soit une bonne idée pour la planète.
Certaines alternatives existent déjà. C’est le cas notamment des services spéciaux de transport et d’assistance à la demande, entièrement adaptés aux personnes non autonomes. C’est par exemple ce que propose l’entreprise CityZen Mobility. C’était aussi l’idée de certaines villes, de proposer des tarifs sociaux ou ciblés pour inciter cette population à prendre les transports en commun.
Quelles mobilités douces pour nos seniors ?
Cependant, plus que des tarifs incitatifs, il s’agit aussi d’adapter les transports pour cette population : pour monter et descendre des trains et des bus, pour se déplacer jusqu’aux gares et arrêts ou encore pour utiliser toute la panoplie d’applications et de bornes électroniques qui servent à prendre les billets, rien n’est organisé pour des personnes âgées.
Idem pour les mobilités douces : même à trente ans, c’est parfois difficile de comprendre comment retirer un vélo en libre-service et ces infrastrucutres mériteraient d’être plus abordables pour les plus vieux. D’autant que les vélos à assistance électrique sont une bénédiction pour les seniors.
Enfin, une autre alternative pourrait aussi être davantage mis en avant : le covoiturage. C’est ce qu’il se passe aux Etats-Unis avec “The Independent Transportation Network”, une expérimentation de covoiturage solidaire développée qui met en relation environ 1 650 conducteurs volontaires et des personnes âgées et malvoyantes de 80 ans environ.
Basé sur un système de crédits, le conducteur d’hier va ainsi devenir le passager de demain et utiliser ses crédits gagnés en amont lorsqu’il était conducteur volontaire pour financer son trajet.
Une bonne idée qui pourrait faire son chemin pour favoriser les déplacements de toutes et tous et encourager les liens intergénérationnels.