2021 M01 22
Ce n’est un secret pour personne : l'impact environnemental de nos séries préférées est extrêmement lourd. Chaque année, le secteur audiovisuel émet l’équivalent de 410 000 Paris/New-York (en avion, pas à la nage), soit 1 million de tonnes équivalent CO2 qui se retrouvent dans l’atmosphère. Pas très écolo, tout ça.
Heureusement, nombre de professionnels conscients de ce fléau, mettent peu à peu en place des stratagèmes pour réduire cet impact au minimum et créer du divertissement aussi qualitatif qu’éthique. C’est le cas d’OVNI(S), la création originale de CANAL+. Et en l’occurrence, les actions écologiques mises en place par la production sont bien identifiables.
OVNI(s), c’est l’histoire de Didier Mathure, ingénieur spatial, muté dans un bureau d’enquête spécialisé sur les OVNIS, pour trouver des explications scientifiques aux apparitions de soucoupes volantes. Ambiance 70’s, humour burlesque et flamant rose : l’originalité de cette série repose aussi sur les moyens mis en place au cours de son développement pour la rendre aussi respectueuse de l’environnement que possible. Alors, l’éco-production, ça fonctionne comment ? On vous explique.
« Notre démarche durant l'ensemble du tournage a été la plus responsable possible (Constance Monnet, coordinatrice de production) »
Covoiturage et transports verts
« Les différents déplacements du personnel au cours d’un tournage augmentent considérablement l’impact écologique d’une production » nous explique Constance Monnet, coordinatrice de production sur la série. Pour y remédier, l'équipe a banni au maximum les transports individuels. « On a essayé de favoriser le co-voiturage pour les techniciens ou les transports groupés en van pour les comédiens ». Et si le train est aussi une solution, une chose est sûre : les objets volants de la série ne viennent pas de notre planète, à quelques exceptions près.
Des gourdes, du vrac et du recyclage
Pour limiter au maximum la production de déchets sur le tournage (qui peut facilement atteindre des proportions aberrantes), les gobelets lavables et gourdes étaient des alliés de premier choix. Pour boire, les équipes se rendaient à la fontaine, sans oublier de jeter tout autre déchet dans les poubelles de tri mises à disposition. En ce qui concerne la restauration, le vrac était privilégié, tout comme les produits bio et de saison, issus en partie du potager de l'équipe de catering Cuisine et Dépendance, avec une option végétarienne pour les repas à la cantine.
Organisation sur le plateau
Finalement, afin de palier l'impression de papier à la volée, pour les lectures de scripts, les plans de travail, et tout autre document devant être à disposition d’un grand nombre de personnes, l’équipe de production a mis en place un système d’échange via Outlook Movie, « plus simple pour passer au numérique, malgré quelques impressions indispensables, mais tout de même bien moindres », précise Constance. « On a aussi voulu rester dans un modèle le plus circulaire possible » continue-t-elle, «…avec une histoire se déroulant dans les années 70, on a privilégié la location de costumes, et nos décors seront réutilisés pour la saison 2 ».
Obstacles et axes d’amélioration
Malgré tous les efforts fournis pour rendre la création d’OVNI(s) la plus propre possible, pouvoir tout appliquer est parfois difficile, notamment pendant cette période compliquée, durant laquelle les distanciations sociales et gestes barrières changent quelque peu les manières de procéder.
« C’est hyper motivant, très stimulant, mais un peu frustrant parfois, de ne pas pouvoir faire plus que ce que l’on a déjà mis en place » explique Constance.
Alors pour calculer l'empreinte carbone de la série et pouvoir compenser les émissions dues aux déplacements notamment, elle a utilisé le calculateur de carbone de la Fondation Good Planet. « Nous sommes arrivés à une estimation de 105,99 tonnes équivalents CO2, pour lesquels nous avons versé une compensation financière directement sur le site », ajoute-t-elle.
Aujourd'hui, pour préparer la saison 2, les équipes mettent tout en place pour trouver un maximum de solutions, aller plus loin dans leur démarche, en préparant un bilan carbone avant et après la production à l'aide du Carbon'Clap d'Ecoprod, et en essayant de minimiser les probables obstacles qu'ils rencontreront.
Avec tout ça, on se dit que l'éco-production pourrait facilement devenir la norme pour toutes les créations audiovisuelles. Et de notre côté, on a hâte d’en savoir (et d’en voir) plus !