Voici les Chatipi : des chalets en bois pour accueillir les chats errants

Il y a plus de 11 millions de chats errants en France. Des animaux en proie à la faim, la soif, aux maladies, aux intempéries et à la violence. Pour les accueillir l’association One Voice a créé Chatipi. On vous explique de quoi il s’agit.
  • Depuis septembre dernier le site de l’hôpital de La Pitié-Salpêtrière à Paris compte un bâtiment supplémentaire. Un petit chalet en bois qui accueille des patients très particuliers... Des chats errants. L’errance des félidés est un phénomène de grande ampleur en France. En 2018, un rapport de l’association One Voice l'estimait à 11 millions d’individus, soit presque autant que les chats que nous avons chez nous. Aujourd’hui, 30 % des familles françaises détiendraient au moins un minou dans leur foyer. Mais, dans le même temps, le nombre d’abandons augmente fortement. Les refuges explosent littéralement et la période estivale est toujours aussi compliquée, avec un afflux de chatons lié à la saison des naissances entre avril et juin.

    Les chats appartiennent à une espèce prolifique. Dès l’âge de 6 mois, une femelle peut avoir au moins deux portées par an, avec une moyenne de 2,8 chatons à chaque fois dont la moitié sont des femelles. Cela signifie qu’après seulement 7 ans de vie, et un taux de mortalité des chatons de 15 %, la descendance d’une seule femelle et de ses filles est théoriquement de plus de 10 000 chatons ! Conséquences : des problèmes sanitaires, car les chats errants sont un foyer d’agents pathogènes, dont des zoonoses transmissibles à l’homme. Des nuisances pour les riverains (odeurs, bruit, salubrité…). Une menace pour la biodiversité, notamment pour les oiseaux (stress et prédation). Et enfin, un problème éthique, car la souffrance des chats abandonnés est réelle.

    Pour lutter contre ce fléau One Voice met en place des partenariats triangulaires avec des lieux de vie (ou des municipalités) et des associations locales, pour s’occuper des chats. C’est le programme Chatipi. Concrètement, ce sont des abris en bois où les petits félins sont stérilisés, identifiés, soignés mais laissés libres. Implantés dans les Ehpad, les hôpitaux ou proche des écoles les petits chalets sont aussi censés sensibiliser le plus grand nombre sur le respect de la vie animal. Il en existe une vingtaine aujourd’hui sur le territoire, le dernier ayant donc été installé à la Pitié-Salpêtrière à Paris. Grâce au travail en commun de l’APHP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris) et les associations One Voice et Nine Lives.

    Accompagner les maires

    Sur le long terme, l’idée de One Voice est principalement d’accompagner les communes dans leur obligation légale de prise en charge des chats errants. En effet, la réglementation actuelle leur confie la responsabilité de la gestion des chats dits « libres », c’est à dire sans foyer, sur leur territoire communal. Par ailleurs, depuis 2014 : « Les chats non identifiés, sans propriétaire ou sans détenteur, vivant en groupe, dans des lieux publics, sur le territoire d’une commune, ne peuvent être capturés qu’à la demande du maire de cette commune ». Ces animaux ne peuvent être conduits en fourrière que dans la mesure où le programme d’identification et de stérilisation prévu à l’article L211-27 du Code rural ne peut être mis en œuvre ». Alors messieurs les maires sachez que des alternatives à l’euthanasie existent.

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