déchet plastique

5 idées reçues pour mieux comprendre la pollution plastique

Le plastique est partout autour de nous : dans notre réfrigérateur, nos placards, nos meubles, nos vêtements, dans l’air que nous respirons et même dans notre corps. Où commence et jusqu’où s’infiltre la pollution plastique ? Comment la mesurer ? Le recyclage est-il à la hauteur du défi ? Zoom sur 5 idées reçues pour y voir plus clair.
  • Chaque année, environ 4,8 millions de tonnes de plastique sont consommées en France, dont près de 46% pour des emballages. À l’échelle mondiale, 460 millions de tonnes de plastique ont été produites pour la seule année 2019, soit 2 fois plus que lors de l’année 2000 d’après les chiffres de l’OCDE. Pour lutter contre cette pollution, de nombreuses idées émergent, comme le fait de retirer le plastique des océans où le fait de créer des emballages écoresponsables. Des réponses imparfaites lorsqu'on s'intéresse pleinement au sujet du plastique. Retour sur 5 idées reçues afin de mieux comprendre le sujet. 

     

    #1 - La pollution plastique est une pollution visible 

    C’est une des principales idées reçues au sujet du plastique, et c’est une idée fausse. En effet, lorsqu’ils vieillissent, les plastiques se fragmentent et deviennent une pollution invisible à l’œil nu. C’est ce qu’on appelle les microplastiques et nanoplastiques. 

    Très persistants et presque impossibles à éliminer, ces microscopiques bouts de plastiques se diffusent partout, jusqu’aux endroits les plus reculés du monde. On retrouve ainsi des microplastiques au sommet de l’Everest ou dans les neiges de l’Arctique. Mais ce n’est pas tout. Des études ont par exemple découvert des microplastiques dans le placenta humain, dans les poumons, le sang ou encore les selles humaines. 

    Par ailleurs, près de 34 % des déchets plastiques issus des emballages sont incinérés. Ainsi, les déchets plastiques visibles, qui flottent en mer ou polluent les différentes régions du monde, ne représentent qu’une partie de la pollution causée par le plastique. Mais l’essentiel est invisible à nos yeux. 

     

    #2 - Il suffit de ne plus jeter le plastique pour moins polluer

    Un monde où l’on aurait plus à jeter le plastique serait évidemment souhaitable. Mais ce n’est pas pour autant suffisant. En effet, une partie de la pollution plastique provient de l’usure des objets. Dès que l’on commence à l’utiliser, le plastique se dégrade en microparticules. C’est le cas par exemple des vêtements en fibres synthétiques. Une étude estime que 500 000 tonnes de microfibres seraient rejetées chaque année dans les océans par le lavage des vêtements. Un autre exemple de cette pollution qui se fait lors de l’usage de nos objets, c’est l’érosion des pneus de véhicules, qui libérerait près de 6 millions de tonnes de particules plastiques par an dans le monde. 

    déchets plastique océan

    #3 - Le recyclage permet de réduire la pollution plastique

    Le recyclage est-il la solution ultime pour réduire la pollution plastique ? Sur ce sujet, les experts ont tranché. C’est non. En effet, recycler un objet consiste à le reproduire à l’identique en utilisant la matière déjà existante. Ce qui n’est pas possible avec le plastique, dont la dégradation à l’usage est un obstacle à son recyclage. La plupart du temps, le plastique issu du recyclage est ajouté à de la matière vierge afin de composter de nouveaux objets. Cela ne permet pas de réduire drastiquement la production de plastique. 

     

    #4 Il est possible de mesurer la pollution plastique avec l’empreinte carbone

    Les entreprises ont pris l’habitude de vanter le bilan carbone de leurs produits pour quantifier leurs impacts environnementaux. Cependant, en ce qui concerne le plastique, ces méthodes ne prennent pas en compte les effets de la fragmentation ni sa persistance dans l’environnement, ce qui biaise largement les résultats. 

    bouteilles en plastique

    #5 - Pour réduire la pollution plastique, nous devons trouver des matériaux alternatifs

    Le meilleur déchet, c’est évidemment le déchet que l’on ne produit pas ! Il s’agit du premier pilier de la stratégie nationale dite des 3R : réduction, réemploi et recyclage, qui vise l’arrêt des emballages plastique à usage unique en France d’ici 2040. 

    Mais en complément, scientifiques et industriels explorent des alternatives, comme des emballages issus de ressources renouvelables non alimentaires, réutilisables, recyclables et biodégradables en conditions naturelles. Attention cependant, les chercheurs mettent bien l’accent sur ce sujet : ces alternatives ne sont intéressantes qu’en complément d’une réduction très forte de notre utilisation d’emballages plastiques. 

    « Ces solutions ne peuvent être que complémentaires. Nous devons en priorité réduire notre consommation qui est devenue plus qu’excessive, et, dans un second temps seulement, envisager ces alternatives pour remplacer uniquement les plastiques dont on ne peut pas se passer » précise ainsi la scientifique française Nathalie Gontard, experte en matériaux au sein de l’INRAE. 

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