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À Bordeaux, on fait désormais les vendanges la nuit pour lutter contre les températures

Pour contrer les effets du changement climatique, les vignobles bordelais adoptent de plus en plus les vendanges nocturnes. Cette pratique permet d'économiser de l'énergie en réduisant les besoins de refroidissement des grappes de raisin.
  • Il y a trois ans, une équipe de scientifiques a estimé que 56% des régions viticoles du monde pourraient disparaître avec un réchauffement climatique de +2°C, et que 85% d’entre elles disparaîtraient avec un réchauffement de +4°C. 

    La vigne est en effet une culture très dépendante du climat et ces changements commencent à se mesurer très concrètement. Cela fait plusieurs années, par exemple, que les dates de vendange ont été avancées partout en France car le raisin arrive plus tôt à maturité. 

    Aussi, on vendange désormais régulièrement entre mi-août et mi-septembre, ce qui impose aux vignerons de travailler sous des chaleurs plus intenses. Et pour cette raison, une nouvelle pratique se développe de plus en plus dans l’hexagone, et notamment à Bordeaux : la vendange nocturne. 

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    Une pratique courante dans les pays chauds

    La vendange nocturne vient donc illustrer un processus d’adaptation au réchauffement climatique qui touche le monde agricole. Elles sont déjà une pratique courante dans des pays chauds, comme l'Australie ou la Californie car elle présente de nombreux avantages, en particulier pour les vins rosés et les vins blancs. 

    Ces vins demandent en effet à ce que les raisins soient frais pour entamer le processus de transformation. Sinon, le raisin a tendance à fermenter rapidement et cela altère son goût mais aussi sa couleur. Vendanger la nuit permet donc d'éviter les coûts de refroidissement des grappes.

    Un avantage qui prend son sens en période de crise énergétique car les vignerons n’ont plus à activer de machines de refroidissement des cuves. Par ailleurs, la manipulation des raisins est plus facile la nuit, lorsque les baies sont fermes. Enfin, cela protège les vendangeurs du soleil de plomb qui les frappe désormais l’été. 

    Pour le moment, la pratique ne concerne pas encore les vins rouges, mais on dénombre de plus en plus de producteurs bordelais qui se convertissent à la pratique. Eux qui, cette année, ont vu une large partie de leur production souffrir de maladies et qui doivent donc faire preuve d’inventivité pour s’adapter au maximum au changement climatique. 

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