2023 M11 15
Le secteur aérien est souvent pointé du doigt en tant que contributeur significatif aux émissions de gaz à effet de serre. À l’échelle mondiale, il représente près de 3% de la pollution au CO2. Les compagnies aériennes, les constructeurs d'avions et les organismes de réglementation travaillent donc sur des initiatives visant à réduire l'empreinte carbone de l'aviation.
Un défi complexe en raison des besoins énergétiques élevés et de la technologie actuelle des avions. Et l’une des solutions à l’étude actuellement proviendrait d’une petite fleur jaune : la Cameline.
La Cameline est une plante herbacée de la famille des choux. Elle est principalement cultivée pour ses graines, qui sont riches en acides gras tels que les oméga-3. Ces graines peuvent être pressées pour produire de l'huile de cameline, qui est utilisée à des fins alimentaires.
Une culture résistante au réchauffement climatique
En plus de son utilisation dans l'alimentation humaine, la cameline est également étudiée pour son potentiel en tant que culture agricole durable en raison de sa résistance aux conditions environnementales difficiles. En effet, cette plante est capable de survivre et de prospérer dans des conditions de sécheresse modérée grâce à ses racines profondes. Elle peut aussi pousser dans des sols avec des niveaux de fertilité assez faibles. Enfin, la cameline a un cycle de croissance relativement court, ce qui signifie qu'elle peut être cultivée rapidement, parfois en tant que culture de rotation.
Si l’huile de cameline est principalement utilisée comme complément alimentaire en raison de sa teneur en acides gras essentiels, elle peut aussi servir à créer du biocarburant pour les moteurs d’avion.
Un potentiel qui intéresse beaucoup le secteur aéronautique puisque sa culture ne rentre pas en concurrence avec les cultures agricoles alimentaires. En France, de premières expérimentations en ce sens ont lieu actuellement. Le groupe agroalimentaire Avril estime ainsi pouvoir exploiter 125 000 à 250 000 hectares de cameline d’ici 2030, ce qui permettrait de créer chaque année 100 000 tonnes de biocarburant pour des avions plus respectueux de l’environnement.