2022 M05 12
Les chiffres de la pollution plastique feraient pâlir n'importe qui : les scientifiques prévoient qu'à partir de 2030, nous produirons 600 millions de tonnes de plastique par an, que d'ici à 2050 le plastique sera consommé régulièrement par toutes les espèces d'oiseaux marins et que seulement 9 % des déchets plastiques produit mondialement ont été jusqu'ici recyclés.
Mais récemment, une nouvelle barrière a été franchie : des particules de microplastiques ont été découvertes par des chercheurs néerlandais dans l'organisme d'être humains. En étudiant le sang et les tissus pulmonaires de 13 patients hospitalisés, ils ont découvert 39 types de microplastiques différents.
Du plastique dans notre sang et nos organes... Il y a de quoi s'inquiéter. Mais alors, comment s'en prémunir ? D'abord, il y a notre alimentation. Une étude publiée dans la revue Environmental Science and Technology affirme qu'une personne consomme, chaque année en moyenne, entre 39 000 et 52 000 particules de plastique.
Outre les contenants, comme les bouteilles en plastique qui diffusent des particules dans l'eau (9000 ingérées par an, contre 4000 avec l'eau du robinet), certains aliments bruts contiennent du micro-plastique, comme le sel, le miel et le sucre.
Le problème est similaire du côté des poissons et crustacés, qui eux-mêmes ingèrent la pollution plastique des océans. Dans certaines régions du globe, l'estomac de 95 % des poissons étudiés contient du plastique. Seule solution ? Diminuer sa consommation de produits de la mer.
En 2019, une étude de l’Université de Newcastle (Australie) financée par le WWF International, déclarait qu’un humain ingérait l’équivalent d’une carte de crédit par semaine, juste en buvant de l’eau en bouteille en plastique. Du coup, on privilégiera l'eau du robinet (filtrée ou non) et on consommera avec modération toutes les boissons fabriquées à base d'eau minérale, comme la bière ou les jus de fruits…
On vous conseille aussi d'acheter vos aliments en vrac et de bannir les plats tout préparés, conditionnés dans du plastique. En gros : moins vos aliments sont en contact avec du plastique, moins vous avez de chance d'en ingérer.
Mais les microparticules de plastiques sont également présentes dans votre environnement, sur vos vêtements en synthétiques… Pour éviter de polluer encore plus les océans, on fait des lavages doux (à 30° maximum) pour ne pas trop altérer la matière et au quotidien, on aère souvent sa maison, sa voiture... N'oubliez pas, la pollution est majoritairement invisible !
Dernier point de vigilance, faites attention aux cosmétiques que vous utilisez. Près de 80 % contiennent du microplastique. Il apporte de la texture à vos crèmes et gommages... On évite donc tous les produits qui contiennent des ingrédients types : polymères, poly-ethylenes, PEG, PPG, PET ou silicone.
Oui, il un peu flippant de constater que le plastique et partout, même là où on ne l'attend pas… Mais la bonne nouvelle, c'est que le gouvernement travaille à diminuer au maximum son usage. La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC), entérinée en 2020, à quant à elle l'ambition de supprimer tous les plastiques à usage unique d'ici 2040.