Centre-ville de Grigny

En Île-de-France, la ville de Grigny se bat contre Coca-Cola pour conserver l'eau de la ville

C'est une belle victoire que la ville de Grigny vient de remporter contre le géant Coca-Cola. Depuis des années, la multinationale américaine pouvait pomper de l'eau dans la nappe phréatique de la ville en toute impunité. Un passe-droit qui est désormais terminé.
  • Cela faisait quelques semaines qu’un bras de fer opposait la petite ville de Grigny, en Île-de-France, au géant américain du soda, la firme Coca-Cola. La cause de cette bataille ? L’exploitation de la ressource en eau par une usine de l'entreprise américaine installée sur la commune. 

    En effet, Coca-Cola a acheté un terrain à Grigny en 1986 afin d’y installer une usine qui produit chaque année des millions de bouteilles en France. Celle-ci est placée précisément au-dessus d'une nappe phréatique au sein de laquelle la multinationale prélève l'eau nécessaire à la production de ses boissons. Or, depuis plus de 30 ans, l’entreprise américaine pompe chaque année l’équivalent de 780 000 m3 d’eau. 

    Un procédé tout à fait légal, remis en question par la municipalité au regard de l’actualité sur le changement climatique et la question de la protection de la ressource en eau. Pour le maire PCF de la ville, Philippe Rio, cet accord avec Coca-Cola est anachronique. Il estime que "l'urgence climatique oblige à créer une nouvelle vision de la gestion de l’eau pour répondre aux enjeux de sécheresse et à la raréfaction progressive de l'eau"

    Un nouveau contrat avec la ville en discussion

    La Ville a donc proposé à Coca-Cola de ne plus utiliser l'eau de la nappe phréatique et de pouvoir utiliser l'eau de ville à la place, distribuée à travers la régie publique de Grand Paris Sud. Un accord de principe en ce sens a d’ailleurs été conclu avec la firme américaine, ce qui constitue une première victoire pour la commune de Grigny. 

    Il faut savoir que pour chaque litre de Coca-Cola produit, il faut en moyenne 1,27 litre d’eau. Ce nouvel accord coûtera évidemment plus cher à la multinationale américaine - environ 2 millions d’euros par an. Mais pas de quoi effrayer le géant du soda et ses 43 milliards de dollars de revenus annuels. C’est cependant une alerte pour le secteur, qui va sans doute devoir intégrer davantage la raréfaction de la ressource en eau dans les années à venir. 

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