2021 M05 19
Les cryptomonnaies semblent être le nouveau terrain de jeu du fantasque entrepreneur Américain Elon Musk. Le fondateur de SpaceX (l'entreprise qui a construit la fusée pour envoyer Thomas Pesquet dans l'espace) et de Tesla (la marque de voiture électrique qui se vendent uniquement sur Internet) avait en effet annoncé récemment son amour pour les Bitcoins et autres cryptomonnaies.
D'ailleurs, Tesla en a acheté un paquet en début d'année, pour 1,5 milliard de dollars. La marque annonçait même qu'il serait bientôt possible d'acheter ses voitures grâce à cette monnaie virtuelle.
Et puis patatra ! La semaine dernière, voila qu'Elon Musk annonce que, finalement, les bitcoins ne rentrent plus dans la stratégie de sa marque automobile. Une marque, rappelons-le, conçue pour dépolluer la planète.
La raison ? Le bitcoin est trop largement "miné" par des énergies fossiles et représente donc un pas en arrière dans la lutte contre le réchauffement climatique. Un sujet très souvent mis en avant par les détracteurs de la monnaie.
« Selon le Cambridge Centre for Alternative Finance, en 2019, la consommation énergétique du bitcoin en Angleterre dépassait celle de pays comme l’Argentine ou la Suède. »
Le bictoin, un terrible fléau pour la planète
Les bitcoins et autres cryptomonnaies fonctionnent sur le même principe : le minage. C'est à peu près le même principe que le téléchargement pear-to-pear qui a fait fureur avant l'arrivée de Netflix et du streaming, où vous pouviez télécharger un film sur un serveur alimenté par des milliers d'utilisateurs possédant le même fichier.
Miner du bitcoin ressemble à cela. Une multitude d'ordinateurs qui tournent à plein régime, chacun servant à valider une petite partie du processus. Ce qui a donné lieu à la création de véritables "fermes" de serveurs dédiés au bitcoin.
Problème, il s'agit d'une part d'appareils numériques (serveurs, cartes graphiques, ordinateurs, etc) qui sont utilisés à pleine puissance en permanence et dont la durée de vie est ainsi très raccourcie. Ce qui amène une surconsommation d'appareils numériques dont la production est extrêmement polluante. Ensuite, cela implique aussi une consommation d'électricité très importante.
Et dans de nombreux pays, cette électricité est produite à partir de charbon ou de gaz naturel, deux combustibles fossiles très polluants. On estime par exemple que 70% des fermes de bitcoin sont situées en Chine où le charbon est la source d'énergie principale.
Une ferme de bitcoin, ça ressemble à ça : des serveurs informatiques à perte de vue
Pourtant, le Bitcoin a aussi des avantages
S'il était miné sur des appareils reconditionnés et recyclés, grâce à de l'électricité 100% renouvelable, et que la puissance électrique utilisée par cette monnaie ne posait pas de concurrence à d'autres usages (électricité domestique, celle pour les futures voitures ou nos futurs immeubles), alors le bitcoin pourrait en effet être une bonne idée pour la planète.
À titre d'exemple, en Argentine, le gouvernement a mis en place une cryptomonnaie, le Jellycoin, qui viendra récompenser les entreprises qui trient correctement leurs déchets. Au Pérou et en Colombie, un fonds d'investissement baptisé Tree-Token se base également sur les cryptomonnaies pour investir dans des projets d'agroforesterie durable.
Ces exemples se mutliplient et viennent servir des causes environnementales, à l'image du SolarCoin, une cryptomonnaie lancée en 2014, qui permettait aux propriétaires de panneaux solaires photovoltaïques de récupérer 1 SolarCoin pour chaque mégawattheure de produit.
Des raisons d'espérer que ces devises virtuelles pourront s'avérer de précieux alliés dans la lutte contre le réchauffement climatique.
À condition de réguler le fonctionnement des fermes de minage, et de les orienter vers des énergies renouvelables. À condition, aussi, de repenser l'utilisation de matériel informatique nécesssaire à leur utilisation. L'avenir nous dira si c'est possible !